Le pape François rencontre de jeunes détenus

«Jésus brise la logique qui sépare, exclut, isole et divise», a affirmé le pape François le 24 janvier 2019 alors qu’il présidait une liturgie pénitentielle avec les détenus d’une prison pour mineurs, à une cinquantaine de kilomètres de la ville de Panama.

Après avoir célébré la messe en privé entouré de fidèles et collaborateurs de l’archidiocèse de Panama, le pontife a salué par surprise un groupe d’un demi-millier de jeunes cubains, accompagnés de deux évêques. Il leur a donné la bénédiction, les a brièvement salués puis s’est dirigé en voiture au centre de détention pour mineurs Las Garzas de Pacora. Selon le Vatican, il s’agit d’un centre «modèle», car il offre aux jeunes détenus un «parcours de resocialisation intégrale».

Certains, a dénoncé le pape dans son homélie, mettent sur les autres des «étiquettes qui figent et stigmatisent». Une attitude de médisance et de commérage, qui pollue tout. L’Evangile montre que le regard du Christ est tout autre : «Jésus s’approche, se compromet». En témoignant de l’extrême amour miséricordieux de Dieu, Jésus brise la logique qui sépare, exclut, isole et divise. »Tu fais partie de ma famille, (…) je ne peux pas te perdre.» Telle est, selon le pape François, la parole que le Seigneur adresse à chacun.

En effet, pour Dieu «chacun de nous est beaucoup plus que ses étiquettes» et a toujours la possibilité de se relever. «Tous nous avons un horizon» pour nous convertir, a-t-il répété à plusieurs reprises en donnant en exemple les disciples qui ont «trahi» le Christ lors de la Passion avant de revenir vers Lui. «Vous avez beaucoup à partager, aidez-nous» à trouver la voie de conversion dont «nous avons tous besoin», a demandé le chef de l’Eglise catholique aux jeunes détenus.

Pour être féconde, une société doit inclure et intégrer

«Battez-vous – mais pas entre vous ! – pour chercher et trouver les chemins de l’insertion», a-t-il encore exhorté en plaidant pour une alliance fraternelle entre détenus, responsables, autorités et agents pastoraux. Car pour le successeur de Pierre, une société n’est féconde que si elle est capable de créer des dynamiques pour inclure et intégrer. A l’inverse, elle tombe malade si elle vit de la «médisance étouffante, condamnatoire et insensible».

Après son homélie, l’évêque de Rome doit recueillir la confession de quelques détenus. Parmi eux, rapportait le journal La Croix le 24 janvier, figure un jeune homme de 23 ans, détenu depuis quatre ans. Tueur à gages, il a subi un «électrochoc» lorsque la famille d’une de ses victimes s’est vengée sur son petit frère. «Je vais raconter tout cela [au pape François], tout le mal que j’ai fait, j’ai besoin de la miséricorde», a-t-il confié au quotidien français.

Après cette liturgie pénitentielle, le pontife doit retourner vers la ville de Panama en hélicoptère. Le long du trajet vers l’appareil, sera positionnée la trentaine de prisonniers qui ont construit les 250 confessionnaux utilisés pour les pèlerins et installés dans un parc de la capitale. De retour à Panama, le successeur de Pierre déjeunera en privé avant de retrouver les jeunes participants aux JMJ vers 17h15 (UTC-5) pour un Chemin de croix, le long de la Cinta Costera. (cath.ch/imedia/xln/mp)

26 janvier 2019 | 00:01
par Maurice Page
Temps de lecture: env. 2 min.
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