Paraguay : béatification de trois jésuites (170588)
Asuncion, 17 mai (APIC/CIP) Jean Paul II s’est rendu le 16 mai au soir au
camp militaire de Nu Guazu à Asuncion. Il y a célébré une messe durant laquelle il a canonisé les bienheureux Roque Gonzalez de Santa Cruz, Alfonso
Rodriguez et Juan del Castillo, trois jésuites morts martyrs au Paraguay.
Le premier est paraguayen, bien que né de parents espagnols, les deux
autres sont espagnols.
Roque Gonzalez, la principale figure parmi ces trois martyrs, est né en
1576 à Asuncion. Ordonné prêtre à l’âge de 22 ans, il entre dans la compagnie de Jésus en 1609. A l’heure d’une colonisation agressive, ou les
espagnols ne se contentent pas de mettre la main sur les richesses de la
terre, mais réduisent aussi les «indios» à l’esclavage, il fonde dix
«réductions» au Paraguay, au Brésil et en Argentine et mène une lutte contre l’esclavage. Le 15 novembre 1628, il est tué par des «indios» hostiles,
en même temps que ses deux compagnons canonisés avec lui.
Au cours de la cérémonie, Jean Paul II a evoqué le travail missionnaire des trois nouveaux saints. Leur canonisation, a-t-il dit, est une fête
pour le Paraguay (dont Gonzalez est le premier saint) et pour toute
l’Eglise. Ces trois martyrs, a-t-il poursuivi, avaient compris qu’ils
avaient la responsabilité de protéger la dignité humaine au moment
d’affronter le terrible défi qu’impliquait la découverte du «nouveau
monde».
«Convaincus que l’Evangile est un message d’amour et de liberté, ils
s’efforcèrent de faire connaître la vérité en Jésus-Christ», a dit Jean
Paul II, soulignant que l’oeuvre des jésuites permit aux populations
d’accéder à une civilisation et à un développement nouveaux. Le pape a fait
ici allusion à un renouveau des arts et des études, à la construction
d’églises, d’écoles, d’hôpitaux, etc. C’est le sens de la justice de
Gonzalez, a-t-il ajouté, qui l’a mené à élever la voix pour défendre les
droits des «indios».
Jean Paul II a enfin exhorté les Paraguayens à garder une foi vive et
dit son souhait que l’amour envers Dieu se traduise dans un amour envers le
prochain «capable d’abattre toutes les barrières des divisions et de créer
un sens de vraie solidarité et de charité dans le pays». (apic/cip/bd)