Les feux qui ravagent l'Amazonie préoccupent le pape François 

Les feux qui ravagent l’Amazonie depuis des semaines préoccupent le pape François. Le pontife a invité à prier pour ce poumon «vital pour notre planète» lors de la prière de l’Angélus du 25 août 2019. Devant les fidèles réunis place Saint-Pierre au Vatican, il a exprimé sa préoccupation devant les nombreux feux qui dévastent actuellement la plus grande forêt au monde.

«Nous sommes tous préoccupés par les vastes incendies qui se sont développés en Amazonie», a affirmé le pape François. «Prions pour que, avec l’engagement de tous, ils soient dominés au plus vite», a-t-il invité. Avant de poursuivre: «ce poumon de forêt est vital pour notre planète».

Menaces sur la plus grande forêt équatoriale du monde

Auteur de la première encyclique dédié au «soin de la maison commune»  – Laudato si’, en 2015 – le pape François a exprimé à plusieurs reprises sa préoccupation pour la région amazonienne, sur le plan écologique notamment, mais aussi sur les questions de pastorale et de souci de la dignité humaine. Ce souci se traduira concrètement par le synode spécial sur l’Amazonie, qui se réunira au Vatican du 6 au 27 octobre.

Depuis des semaines, les feux qui parcourent de vastes étendues de la plus grande forêt équatoriale du monde font la une de l’actualité dans le monde entier. Les incendies durant la saison sèche ne sont pas rares mais cette année ils ont augmenté de 84 % par rapport à la même période en 2018, comme l’a rapporté l’INPE, l’Institut national de recherche spatiale du Brésil. Les évêques brésiliens ont mis en cause les «actions criminelles» de ceux qui mettent le feu à la forêt pour faciliter la déforestation dans le but de gagner de nouvelles terres, notamment pour l’élevage ou les cultures.

Le président brésilien Jair Bolsonaro minimise

De problème interne au Brésil, ces incendies sont devenus un enjeu de politique internationale, plusieurs pays européens et américains ayant appelé le gouvernement brésilien à réagir avec davantage de moyens et de détermination pour lutter contre l’avancée des flammes. Certains Etats européens ont même menacé de ne pas signer le traité commercial entre l’Union européenne et le Brésil si rien n’était fait. Face à la pression internationale, le président brésilien Jair Bolsonaro, qui a tenté de minimiser l’ampleur du désastre et de relativiser son impact sur l’environnement global, a décidé d’envoyer l’armée pour aider les pompiers à circonscrire les incendies.

Les milliers d’hectares partis en fumée sont en majorité des feux de végétation et de branchages dans des zones défrichées. La multiplication de ces feux illustre l’accélération de la déforestation pour le trafic de bois, pour la création de terres agricoles ou d’autres activités.

Le salut demande une «volonté décidée et persévérante»

Avant cet appel à la prière pour l’Amazonie, l’évêque de Rome a commenté l’Evangile du jour (Luc 13, 22-30). Dans celui-ci, a-t-il commenté, le Christ enseigne que le salut n’est pas une question de nombre de sauvés mais de «responsabilité». En vue de celui-ci, il faut bien utiliser le temps présent, sur la voie «exigeante» de l’amour de Dieu et du prochain, ce qui demande une «volonté décidée et persévérante».

En effet, a poursuivi le pontife, le salut ne dépend pas de titres mais d’une vie «humble et bonne», de foi traduite en acte. Cela se traduit par la pratique des sacrements et l’écoute de la Parole, tout en s’engageant pour le «bien des frères», contre toute injustice. (cath.ch/imedia/vaticannews/xln/be)

Brésil Un pompier lutte contre les flammes en Amazonie | © Vatican Media
25 août 2019 | 14:30
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 2 min.
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