St-Maurice: les beaux fruits du marché monastique

28 communautés religieuses proposent leurs produits lors de la huitième édition du marché monastique de Saint-Maurice (VS), du 20 au 22 septembre 2019. Un beau succès pour une manifestation qui va bien au-delà de son aspect commercial.

Pour acheter du chocolat de Notre-Dame de la Paix de Castagnier (France), du miel de l’Abbaye d’Hauterive, ou une icône orthodoxe fabriquée dans le monastère ukrainien de Donetsk, on trouve en Suisse peu d’autres endroits que le marché monastique de Saint-Maurice.

Le parc de la Tuilerie et la Place du Val de Marne, au centre de la ville agaunoise, accueillent depuis 2012 les stands des communautés religieuses qui souhaitent à la fois faire connaître leurs productions et entrer en contact avec la population. Un marché qui se place dans le cadre d’une grande date de la vie régionale, la fête de la saint Maurice, le 22 septembre, tombant opportunément cette année un dimanche. A cette occasion, est célébrée une grand messe. Et une procession des reliques du saint est menée à travers la ville. Dans ce contexte, le marché monastique fait maintenant bien partie du paysage, assure Anne Brasey, déléguée touristique et culturelle de la ville de Saint-Maurice, qui co-organise l’événement. «Même si nous ne tenons pas de décompte précis, nous nous réjouissons d’une fréquentation de plus en plus soutenue», souligne-t-elle.

Qualité et diversité

Une réussite qui se reflète également dans l’internationalisation grandissante de l’offre. Outre les 19 participants venus de Suisse, neuf communautés de l’étranger ont des stands. Six viennent de France, une d’Italie, une autre d’Ukraine et encore une autre de Biélorussie. «Ce sont des communautés qui ont des contacts avec la Suisse romande ou que nous avons invitées», relève Sœur Catherine Jérusalem, cheville ouvrière du marché depuis ses débuts. La Sœur de saint-Augustin, avec le chanoine de Saint-Maurice Cyrille Rieder, s’occupe en effet depuis des années de trouver des communautés pouvant être intéressées par le marché. Les moniales de Biélorussie, par exemple, sont connues depuis longtemps en Suisse romande, où elles viennent proposer leurs icônes dans les divers couvents et abbayes. Les bénéfices de ces ventes sont destinées au fonctionnement de plusieurs orphelinats tenues par les religieuses orthodoxes dans leur pays, indique Sœur Catherine.

De 23 en 2012, le nombre de communautés participantes est, pour cette huitième édition, passé à 28. La réussite de la manifestation vient en partie de la grande qualité et diversité des produits présentés, affirme Anne Brasey. Les religieuses et religieux confectionnent souvent des spécialités de leur région. La responsable de la promotion du marché soulignent que les produits alimentaires sont les plus vendus, assez loin devant les articles religieux, que l’on peut également trouver en grand nombre sur les stands.

Une opportunité d’évangélisation

Mais c’est aussi l’esprit de famille et de convivialité régnant au marché monastique qui fait son succès, commente Anne Brasey. «On ressent une grande symbiose entre les visiteurs et les religieuses et religieux«, assure la collaboratrice de l’Office du tourisme de Saint-Maurice. Une impression confirmée par Sœur Catherine Jérusalem. «Pour les communautés, l’un des principaux bénéfices est de pouvoir partager avec la population, et ceci hors d’un lieu religieux, note-t-elle. Autour des stands, on discute de beaucoup d’autres choses que des produits. C’est l’occasion de rencontres et de contacts qui n’auraient pas lieu autrement. Et l’on peut voir ça comme une opportunité d’évangélisation».

L’un des temps forts de cette édition 2019 sera la présentation de trois nouvelles bières de la brasserie de l’Abbaye de Saint-Maurice, indique Anne Brasey. Elle espère que cette nouveauté pourra augmenter encore l’attrait de la manifestation qui a, pour l’instant, chaque fois bénéficié de la clémence du ciel. (cath.ch/rz)