apic/»Encyclique cachée»/Pie XI/Condamnation de l’antisémitisme

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Belgique:Révélation sur une encyclique inédite (021095)

condamnant l’antisémitisme et datant de Pie XI

«Une occasion manquée de l’Eglise face à l’antisémitisme»

Bruxelles, 2octobre(APIC) Deux auteurs belges, le Père Georges Passelecq,

moine bénédictin de l’abbaye de Maredsous, et Bernard Suchecky, historien

juif, ont retrouvé un projet de document pontifical inédit, une «encyclique

cachée», condamnant solennellement l’antisémitisme, qui aurait dû être publiée à la veille de la seconde guerre mondiale.

Ce document, dont l’existence n’était connue que de quelques initiés,

fut commandé en juin 1938 à trois jésuites par le pape Pie XI. Il ne vit

jamais le jour, car le pape Achille Ratti allait mourir subitement le 10

février 1939. Ce jeudi, paraît aux Editions La Découverte à Paris un livre

sur cet épisode mal connu intitulé «L’encyclique cachée de Pie XI – Une occasion manquée de l’Eglise face à l’antisémitisme».

Dans l’édition de lundi du quotidien belge «La Libre Belgique», on peut

lire que pour le religieux belge G. Passelecq, le terme «occasion manquée»

figurant dans le sous-titre du livre ne signifie pas qu’il y avait volonté

délibérée de l’Eglise dans cette affaire. C’est un événement fortuit, la

mort de Pie XI, qui a changé le cours des choses. En effet, le document rédigé à Paris durant l’été 1938 par un Américain, un Français et un Allemand, a été remis en décembre de la même année au général des jésuites de

l’époque, le Père Ledokowsky, puis apporté au pape en janvier 1939.

Succédant à Pie XI, décédé en février, le cardinal Eugenio Pacelli qui

prit le nom de Pie XII, ne publia pas ce document destiné à dénoncer solennellement l’antisémitisme et le racisme. Cette encyclique voulait proclamer

«l’unité du genre humain» (Humani generis unitas). L’»encyclique cachée»,

note Alain Heyrendt, dans «La Libre Belgique», montre qu’»à la veille de la

guerre, l’Eglise était encore empêtrée dans un antijudaïsme théologique, ce

qui explique en partie la mollesse de ses réactions face à l’antisémitisme

nazi». Le Père Passelecq révèle que le texte du projet d’encyclique a été

retrouvé aux Etats-Unis dans la succession de l’un des trois auteurs. Il

est reproduit dans son livre dans une annexe d’une centaine de pages.

(apic/LLB/be)