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Istanbul: Le patriarche oecuménique Bartholémée Ier et le cardinal Cassidy

s’engagent à poursuivre le dialogue, malgré le problème de l’uniatisme

Istanbul, 4décembre(APIC) Le patriarche oecuménique Bartholomée Ier et le

cardinal Edward Cassidy, président du Conseil pontifical pour l’unité des

chrétiens, se sont entretenus la semaine dernière à l’occasion d’une rencontre de haut niveau tenue au siège du Patriarcat oecuménique, au Phanar,

à Istanbul. L’un et l’autre se sont certes félicités de la poursuite du

dialogue entre les deux Eglises. Mais l’ombre de l’uniatisme a plané.

«L’uniatisme est l’une des difficultés majeures» dans leurs relations actuelles.

Le 30 novembre, à la fin du service religieux célébré en l’honneur du

saint patron de l’Eglise, saint André, le patriarche Bartholomée a déclaré

que pour lui, l’un des deux «événements importants» de l’année 1995 avait

été sa visite au pape Jean-Paul II à Rome en juin. L’autre ayant été le

1900e anniversaire du livre de l’Apocalypse par l’apôtre Jean.

Pour le patriarche, la rencontre de Rome n’a «pas seulement été un jalon

dans les relations de nos deux Eglises soeurs…, mais aussi une sorte

d’ascension spirituelle sur la montagne du Seigneur». Le patriarche Bartholomée a cependant souligné que «l’énorme problème» de l’uniatisme n’avait

pas été résolu. Des discussions bilatérales entre les catholiques et les

orthodoxes à Balamand, au Liban, en 1993, n’ont pas, à ses yeux, suffisamment traité du problème.

Pour le patriarche, «le dialogue théologique officiel doit apaiser le

climat» afin qu’une «vraie solution au problème» soit trouvée.

Un avis que partage Mgr Cassidy. La question de l’uniatisme, devait-il

déclarer ensuite, ne doit pas empêcher le dialogue entre les Eglises après

tout ce qui a déjà été accompli.

«Etant parvenus à ce point, nous devons continuer. Nous ne devons pas

nous arrêter», a-t-il dit, tout en relevant que la question de l’uniatisme

était, à l’heure actuelle, «le plus grand problème» dans les relations entre les catholiques et les orthodoxes. Toutefois, a fait remarquer le cardinal, le problème est plus d’ordre pratique que théologique.

A propos de la «pleine communion»

L’uniatisme, a-t-il dit, «a toujours été un problème», mais ces cinq

dernières années, les conflits soulevés par les tentatives des catholiques

pour récupérer les biens d’Eglises que les régimes communistes avaient confisqués et donnés aux communautés orthodoxes – ont compliqué le problème.

Le cardinal Cassidy a précisé qu’à Balamand, en 1993, les représentants orthodoxes et catholiques étaient parvenus à un accord, mais que malheureusement certaines Eglises orthodoxes n’étaient pas présentes en cette occasion.

En répondant à l’allocution de bienvenue officielle du patriarche Bartholomée le 30 novembre, le cardinal Cassidy s’est exprimé «de façon enthousiaste» lorsqu’il a évoqué la question d’une «pleine communion» éventuelle

entre les deux Eglises. Reconnaissant que la voie vers l’intercommunion

était «tortueuse», il a ajouté aussitôt: «Les retards et les obstacles ne

peuvent être évités, mais ils doivent être surmontés». Les obstacles à la

pleine communion sont bien connus – entre autres, les tentations du passé,

les malentendus, la désunion, et la distance, a-t-il dit.

Le cardinal Cassidy a en outre exprimé sa «conviction qu’il n’est plus

possible d’envisager un avenir de division» entre les Eglises. Les divisions entre les Eglises des deux communautés remontent au XIe siècle. Le

cardinal Cassidy et le patriarche Batholomée ont tous deux rappelé le 30

novembre que le 7 décembre marquera le 30e anniversaire de la levée historique, en 1965, des anciens «anathèmes» réciproques ou «excommunications»

entre les deux Eglises. (apic/eni/pr)

4 décembre 1995 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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