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Rome:Pour fêter le centenaire du cinéma au Vatican, (260196)

cardinaux et diplomates ont vu «Marie de Nazareth»

Rome, 26janvier(APIC) C’est le dernier film du réalisateur français Jean

Delannoy que le Vatican avait choisi, le 23 et le 24 janvier, pour fêter le

centenaire du cinéma. «Marie de Nazareth», sorti en 1994, a été projeté à

deux reprises dans les locaux du Conseil pontifical pour les communications

sociales: la première fois devant la Curie romaine, la seconde devant les

diplomates en mission près le Saint-Siège.

Deux films d’archives ont introduit les deux séances. Un film de deux

minutes et demi garde la mémoire du pape Léon XIII se promenant dans les

jardins du Vatican; ce film fut réalisé en 1896 avec la caméra des frères

Lumière. L’autre film, oeuvre de Pathé, date de 1905 et dure dix minutes :

c’est la toute première Passion du Christ portée à l’écran.

Jean Delannoy, dont la longue carrière a été couronnée par un César, un

Grand Prix du Festival de Cannes et un autre du Festival de Venise, avait

fait le voyage à Rome pour la circonstance. A 88 ans, il a rappelé à ses

amis qu’il considérait «Marie de Nazareth» comme le «couronnement» de son

oeuvre, riche d’une cinquantaine de films. Dans cette oeuvre, le réalisateur a cherché à proposer une «histoire vraisemblable de la vie de Marie»,

tout en sachant que les Evangiles observent à son égard «un silence curieux».

«Ce film, c’est la vie du Christ sous l’oeil de Marie ; c’est cela qui

est neuf», a-t-il expliqué à l’agence APIC. «Marie est présente comme

témoin bouleversé et bouleversant de la vie de son fils. Je la montre, non

à travers la religion, ni à travers l’histoire, mais à travers ma simple

foi».

Jean Delannoy se défend pourtant d’avoir fait du «cinéma chrétien». «A

Rennes, en février, il y a un festival du film sacré, où l’on projettera,

le soir de l’ouverture, «Dieu a besoin des hommes», puis le lendemain, «Marie de Nazareth». Il y a donc du cinéma sacré. Mais je crains trop les bondieuseries pour me fier à cette terminologie. Sous le nom de religion, on

peut faire passer tellement de choses !»

A la différence du théâtre, «qui propose encore des mythes et qui reste

une messe où l’on se rend avec des amis après avoir réservé sa place», le

cinéma «n’élève plus guère l’âme des gens», estime encore J. Delannoy. «Il

y a encore quelques beaux films, d’ailleurs pas du tout à base religieuse

ou spirituelle. Mais il n’ont pas le succès mérité. Le cinéma a perdu sa

mythologie. Il a perdu ce qu’il avait de plus essentiel».

Le meilleur souvenir du cinéaste ? «Je peux vous dire qu’un homme m’a

tout appris:Charlie Chaplin. Nous avons tous été ses élèves. Plus ou moins

doués. Mais Chaplin nous a appris à faire rire et à faire pleurer. Et jamais avec bassesse!» (apic/jmg/cip/be)

26 janvier 1996 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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