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Rome:Utilisation du préservatif pour la prévention du sida (150296)
Le théologien de la Maison pontificale parle de «moindre mal»
Rome, 15février(APIC) S’il n’y a pas encore eu de position officielle du
Vatican dans la polémique sur l’utilisation du préservatif pour prévenir le
sida, débat relancé lundi par un document de la Commission sociale de
l’épiscopat français, le Père Georges Cottier, théologien de la Maison pontificale, parle pourtant dans certaines circonstances de «moindre mal».
Dans une interview diffusée mercredi sur les ondes de Radio Vatican, Georges Marie Cottier estime que la base de la prévention est fondamentalement la recherche scientifique et, de la part des individus, la pratique de
l’autocontrôle et de la fidélité.
Pour le dominicain suisse, le problème de l’usage du préservatif se pose
dans un certain nombre de cas extrêmes, dans des situations pastorales particulièrement difficiles. Le problème se pose également du point de vue de
la responsabilité des pouvoirs publics: que faire dans certains milieux,
comme ceux qui sont particulièrement touchés par la drogue? Dans certains
cas extrêmes, concède le Père Cottier, l’on se trouve confronté à une donnée de fait – ce n’est pas l’Etat qui décide -, face à un virus qui se propage rapidement, avec des effets mortels et contre lequel il n’y a aucune
défense.
«N’est-il pas légitime, à un certain point, comme un moindre mal, de
distribuer des préservatifs? Telle est la question que se posent les moralistes, et il est légitime qu’ils se la posent».
Mais le Père Cottier pense qu’il faut en préciser les conditions:la
première est de ne pas faire du préservatif un mythe, étant donné qu’il
n’existe pas – selon les études de l’Organisation mondiale de la santé
(OMS) – de préservatifs sûrs à 100%. Ainsi, l’usage du préservatif n’est
pas aussi simple qu’il semble de prime abord, il peut y avoir des «accidents» dans la prévention contre le virus du sida.
Une vision de la sexualité que l’Eglise ne peut admettre
L’autre préoccupation, pour lui plus importante et qui explique le souci
de l’Eglise, vient du fait que certaines campagnes «pro préservatif» ne
sont pas – comme elles devraient l’être – de pure information et, à la limite, de distribution dans des milieux touchés par le sida et sans défense.
En fait, déplore le Père Cottier, elles sont en même temps des campagnes de
propagande en faveur d’une vision de la sexualité que l’Eglise ne peut admettre.
Ces campagnes font la promotion d’une sexualité dans un contexte permissif «d’obéissance» aux instincts, sans aucun type d’autocontrôle, sans
un respect suffisant du partenaire. «Il ne faut pas oublier que la morale
sexuelle, selon l’enseignement de l’Eglise, considère la sexualité au sein
du mariage, c’est pourquoi l’on parle de fidélité». En ce qui concerne la
sexualité vécue en-dehors du mariage, conclut le théologien de la Maison
pontificale, il s’agit en tout cas d’une «situation désordonnée». (apicrvat/be)