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Rome: Lettre du pape aux prêtres pour le Jeudi Saint

7’000 prêtres invités à fêter leur jubilé d’or avec le pape (210396)

Rome, 21mars(APIC) «Frères, considérons notre vocation»: l’invitation de

l’Apôtre Paul ouvre et conclut la traditionnelle lettre du pape aux prêtres

pour le Jeudi Saint, présentée jeudi à Rome par le cardinal José Sanchez,

préfet de la Congrégation pour le Clergé. Le message est particulièrement

fraternel en l’année des 50 ans de sacerdoce de Jean-Paul II, qui espère

fêter ce jubilé avec cinq cardinaux, 86 évêques et 7’000 prêtres ordonnés

comme lui en 1946, auxquels il fixe rendez-vous à Rome.

A deux reprises, le pape invite ses «chers frères dans le sacerdoce» à

s’associer «au Te Deum de remerciement pour le don de la vocation et du sacerdoce». «Nous considérons, écrit-il, le chemin parcouru jusqu’à maintenant, durant lequel notre vocation est confirmée, approfondie, consolidée».

Le pape ne célébrera pas seul cet anniversaire. Les cardinaux Gilberto

Agustoni, James Hickey, Pio Laghi, Jose T. Sanchez, Achille Silvestrini, 86

évêques et 7’000 prêtres qui célèbrent aussi cette année leur jubilé d’or

sacerdotal sont invités à une rencontre qui aura lieu à Rome du 7 au 10 novembre prochains et que couronnera une célébration présidée par le pape à

Saint-Pierre.

Par ailleurs, des retraites internationales de prêtres auront lieu chaque année d’ici l’an 2000: à Fatima cette année, du 17 au 22 juin, puis à

Yamoussoukro (1997), à Guadalupe (Mexique, 1998), à Jérusalem (1999) et à

Rome (2000), que l’Oeuvre Romaine des Pèlerinages est chargée d’organiser.

Autre nouveauté: la double publication des Actes du Symposium de l’an

dernier pour les 30 ans du décret conciliaire «Presbyterorum Ordinis» (sur

la vie et le ministère des prêtres) et de la vidéocassette (84 minutes) du

récital «L’amour le plus grand» du 27 octobre dernier, où le pape avait

donné son témoignage sacerdotal.

Une réponse toujours renouvelée et vigilante

Le sacerdoce ministériel est «une vocation particulière», la «vocation

unique du Christ Prêtre», rappelle Jean-Paul II dans sa lettre. Et chaque

vocation a «une histoire particulière», qui se réfère à des moments précis

de la vie de chacun: «L’histoire de sa vocation, le chemin par lequel le

Christ le conduit pendant toute son existence, est en un certain sens absolument unique».

Le pape rappelle aussi que c’est lors de l’événement pascal – la mort et

la résurrection du Christ, aux jours que la liturgie appelle le «Triduum

sacrum» -, que le Christ révéla aux Apôtres leur vocation de «devenir prêtres comme lui et en lui». Au Cénacle, en effet, il leur confia son propre

sacrifice (»Faites ceci en mémoire de moi») et «le transmit, par leurs

mains, à l’Eglise de tous les temps». Le pape montre ainsi le lien étroit

et indissoluble entre l’offrande et le prêtre: la vocation au sacerdoce

«est donc vocation à offrir son sacrifice «in persona Christi».

Jean-Paul II montre que le prêtre «se réalise lui-même dans une réponse

toujours renouvelée et vigilante», puisque les circonstances de la vie

l’invitent constamment à confirmer son choix premier, à «répondre toujours

et de nouveau» à l’appel de Dieu. Car «la vocation n’est pas une réalité

statique», elle possède «une dynamique propre», écrit le pape, où le projet

divin s’accomplit «dans la mesure où il est reconnu et accueilli par nous

comme notre projet et notre programme de vie».

La participation du prêtre

Jean-Paul II souligne aussi que la vocation du prêtre est de rendre

gloire à Dieu. Mais il rappelle avec saint Irénée: «La gloire de Dieu,

c’est l’homme vivant». L’»officium laudis», le service de la louange, ce ne

sont pas seulement les paroles des Psaumes, les hymnes liturgiques, les

chants du peuple de Dieu, «c’est surtout l’incessante découverte du vrai,

du bien et du beau, dons du Créateur que le monde reçoit et, en même temps,

c’est la découverte du sens de l’existence humaine. C’est seulement en vivant en profondeur la vérité de la Rédemption du monde et de l’homme que

(le prêtre) peut se rendre proche des souffrances et des problèmes des personnes et des familles et aussi affronter sans crainte la réalité du mal et

du péché, avec les forces spirituelles nécessaires pour les dépasser».

L’amour pour la gloire de Dieu n’éloigne donc pas le prêtre de la vie.

Le prêtre participe à de nombreux choix de vie, à des souffrances et à des

joies, accompagnant l’homme dans la plénitude de sa vérité, la plénitude de

la vie en Dieu.

Un anniversaire c’est aussi le temps de la mémoire. Le pape pense à ses

compagnons de séminaire qui, comme lui, ont parcouru un chemin vers le sacerdoce dans «la période dramatique de la seconde guerre mondiale». «A ce

moment-là, se souvient Jean-Paul II, les séminaires étaient fermés et les

clercs vivaient en diaspora. Certains d’entre eux perdirent la vie dans les

opérations de la guerre. Le sacerdoce reçu dans ces conditions a acquis

pour nous une valeur particulière. Il est vivant dans notre mémoire, ce

grand moment où, il y a cinquante ans, l’Assemblée invoquait «Veni Creator

Spiritus» sur nous, jeunes diacres, prosternés à terre au milieu de l’église, avant de recevoir l’ordination sacerdotale par l’imposition des mains

de l’Evêque. Remercions l’Esprit Saint pour cette effusion de grâce qui a

marqué notre existence!»

Ce «temps de joie et d’action de grâce» qu’est le jubilé est aussi celui

du pardon: «Nous demandons aussi pardon à Dieu et à nos frères pour les négligences et les manquements, fruits de la faiblesse humaine. Le Jubilé,

selon la Sainte Ecriture, ne pouvait pas être simplement action de grâce

pour les récoltes: il comportait aussi la remise des dettes. Nous implorons

donc Dieu miséricordieux pour qi’il nous remette les dettes contractées au

cours de notre vie et dans l’exercice de notre ministère sacerdotal».

Avant une prière finale, le pape a aussi une pensée pour les prêtres qui

ont quitté le sacerdoce ministériel. «En même temps, écrit-il, nous ne pouvons pas oublier nos frères dans le sacerdoce qui n’ont pas persévéré sur

le chemin entrepris. Nous les confions à l’amour du Père, comme nous assurons chacun d’eux de notre prière». (apic/imed/pr)

21 mars 1996 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 4  min.
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