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Saint-Suaire: Le linceul du Christ daterait de 30-40

Une probabilité «proche de 100 %», selon deux chercheurs (080796)

Turin, 8juillet(APIC) Le linceul de Turin, ou Saint Suaire, date de l’an 30 ou 40, selon deux chercheurs turinois, qui contredisent ainsi la datation au carbone 14 effectuée en 1988, elle

même controversée, qui datait le tissu du Suaire entre 1260 et

1390.

Pier Luigi Baima Bollone, médecin légiste, et Nello Balossino,

informaticien, qui enseignent tous deux à l’Université de Turin,

s’appuient sur une double découverte pour soutenir leur thèse :

la trace d’une seconde pièce de monnaie, légèrement au dessus de

l’oeil gauche du visage, et l’exacte correspondance entre le relief de cette pièce avec une pièce de l’époque de l’Empereur Tibère (an 29) conservée au British Museum.

En 1979, la trace d’une première pièce de monnaie avait déjà

été repérée sur l’arcade droite du visage par le Père Jésuite

Francis L. Filas, théologien de l’Université Loyola de Chicago.

Mais sa découverte fut remise en cause par les données historiques qui démentaient l’usage d’une telle pratique funéraire dans

la Judée romaine du premier siècle. Et puis, affirmait-on à

l’époque, pourquoi ne clore qu’une seule arcade et non les deux ?

Cette fois, les deux chercheurs turinois, qui ont reconstitué

le relief de la pièce par des procédés informatiques, tiennent

pour «définitive» la datation du Suaire parce que, soutiennentils, la datation ne vient pas cette fois d’une mesure ou d’un

calcul, mais d’un élément «intrinsèque» au tissu. Aucun faussaire

médiéval n’aurait réussi, disent-ils, à imprimer une telle trace.

Pour eux, la probabilité de se trouver en présence du linceul du

Christ est donc «proche des 100 %».

Encore des questions

Cette nouvelle hypothèse est encore trop récente en Italie

pour susciter des réactions significatives, sinon que l’objection

des pratiques funéraires de l’époque reste valide pour certains.

Pour d’autres, ce sont le poids infime et la taille de la pièce entre 12 et 16 millimètres – qui posent problème: comment une

pièce aussi légère aurait-elle pu tenir en place au point d’imprimer sa marque ?

En attendant, l’affirmation des deux chercheurs de Turin ne

manquera pas de renouveler l’intérêt pour le «mystère du Saint

Suaire», lequel sera à nouveau officiellement exposé au public

entre le 18 avril et le 14 juin 1998 à Turin. Une initiative pour

laquelle la ville de Turin et la région investissent 40 milliards

de lires, car 10 millions de visiteurs sont attendus.

Don Mario Foradini, curé de la paroisse turinoise de San Secondo, critique pour sa part sévèrement cette dépense. «Je soupçonne fortement, a-t-il dit, que le Suaire soit utilisé à des

fins commerciales et non religieuses. Cet argent serait mieux

utilisée pour les pauvres de la ville». (apic/imed/pr)

8 juillet 1996 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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