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apic/Bartholomée/Primauté du pape/Tygodnik Powszechny

Constantinople:Le patriarche Bartholomée Ier (010796)

critique à nouveau le ministère du pape

Un obstacle sur le chemin de l’unité des Eglises

Cracovie, 1erjuillet(APIC) Le patriarche Bartholomée Ier de Constantinople a adressé une nouvelle fois de sévères critiques au ministère du pape,

qu’il considère comme l’obstacle «le plus grand et le plus scandaleux» sur

le chemin de l’unité des Eglises.

Dans une interview accordée à l’hebdomadaire catholique polonais de Cracovie «Tygodnik Powszechny», qui la publie dans son édition de cette semaine, le patriarche orthodoxe rappelle que la question du ministère et du rôle de l’évêque de Rome pour l’Eglise toute entière n’est pas nouveau.

C’était déjà, relève-t-il, un réel problème dans les relations entre les

Eglises dès les premiers siècles du christianisme, et pas seulement dans le

second millénaire. Le problème a encore pris de l’ampleur avec la promulgation du dogme de l’infaillibilité papale lors du Concile Vatican I.

Bartholomée Ier affirme ensuite que le fait que «le ministère du pape

soit devenu la plus grande et la plus scandaleuse pierre d’achoppement»

étant donné la façon dont il a été développé dans l’Eglise occidentale,

particulièrement après les deux grands schismes du 11e et du 17e siècle, a

été reconnu et admis publiquement. Non seulement par le pape actuel Jean

Paul II, mais aussi par les papes Paul VI et Jean XXIII.

Non à la primauté juridictionnelle et à l’infaillibilité

Le patriarche de Constantinople estime que les autres chrétiens dans le

monde seraient prêts à accepter un rôle primordial de l’évêque de Rome défini de manière nouvelle. Par exemple dans le cadre de la «Pentarchie» du

premier millénaire, c’est-à-dire comme coordinateur et premier chef d’Eglise et patriarche parmi les anciens centres apostoliques du monde. Mais sans

les «revendications théologiquement erronées» de primauté mondiale dans un

sens juridictionnel, «ou même pire, d’infaillibilité personnelle à côté ou

indépendemment de l’Eglise toute entière».

Egalement interrogé par «Tygodnik Powszechny», le pasteur Konrad Raiser,

secrétaire général du Conseil oecuménique des Eglises (COE), qualifie

d’»analyse objective» le fait de considérer le ministère du pape comme un

obstacle sur le chemin de l’unité. Le pasteur Raiser estime qu’en aucun cas

cette constatation ne doit être prise comme l’expression d’un «préjugé anti-romain». Au centre des débats se trouve la question de savoir si le primat de l’évêque de Rome repose sur une institution voulue par Jésus Christ,

et par conséquent de droit divin.

Le secrétaire général du COE critique également la revendication de

l’infaillibilité dans les questions de foi et de moeurs, ainsi que la prétention à un pouvoir juridictionnel universel. Le pasteur Raiser pense que

la constitution d’un ministère de l’unité qui puisse être reconnu par tous

ne pourra être finalement réalisée que dans le cadre d’un concile chrétien

universel. Y travailler pourrait constituter un objectif important à l’aube

du troisième millénaire.

Réponses à l’interpellation de l’encyclique «Ut unum sint»

Dans sa série sur le ministère de l’évêque de Rome, «Tygodnik Powszechny» répond à l’interpellation de l’encyclique sur l’oecuménisme «Ut unum

sint» que Jean Paul II a publiée en mai 1995. Le pape s’y montrait disposé

à entamer le dialogue sur la primauté du pape. Le journal catholique de

Cracovie – dont l’ancien archevêque de Cracovie Karol Wojtyla, aujourd’hui

Jean Paul II, fut un des collaborateurs – publiera également dans sa prochaine édition les réflexions du primat anglican George Carey. (apic/tp/be)

1 juillet 1996 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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