Miriam Christen-Zarri, représentait les femmes du canton d'Uri lors de la rencontre avec les évêques suisses | © Maurice Page
Suisse

«Les évêques suisses ne sont pas unis», estime Miriam Christen-Zarri

En Suisse, le «Röstigraben» et le «Polentagraben» divisent également l’Eglise catholique selon les régions linguistiques. Miriam Christen-Zarri faisait partie de la délégation de femmes qui a rencontré les membres de la Conférence des évêques suisses (CES) le 15 septembre 2020, à Delémont. Son impression: «ça se présente bien!».

Par Raphael Rauch/kath.ch, traduction/adaptation Jacques Berset

Agée de 39 ans, Miriam Christen-Zarri, membre du Comité central de la Ligue suisse de femmes catholiques (LSFC/SKF), vient du Tessin, vit dans le canton d’Uri.   

Quel message est parvenu aux évêques lors de cette rencontre?
Miriam Christen-Zarri: Nous, les femmes, sommes concernées par la responsabilité, pas par le pouvoir. Nous, les femmes, ne voulons pas plus de pouvoir juste pour le plaisir d’en avoir.

Vous êtes originaire du Tessin. Avez-vous le sentiment que votre message a également atteint un évêque considéré plutôt comme conservateur comme Mgr Valerio Lazzeri?
Oui, je pense que oui. Je l’ai perçu comme très attentif. Il a également exprimé sa préoccupation personnelle lorsque nous lui avons dit à quel point l’Eglise est blessante pour nous, les femmes. Néanmoins, il compte parmi ceux qui freinent le processus de renouvellement. Et on ne peut pas s’attendre à ce que quelqu’un qui est considéré comme une personne qui freine relâche ce frein. C’est aussi un processus. Nous devons maintenant lui donner du temps et la possibilité de franchir ensemble la prochaine étape.

Que répondez-vous aux Tessinois qui disent: les revendications des femmes en Suisse alémanique vont trop loin?
La seule constante dans notre vie est le changement. Nous ne pouvons pas y échapper. N’est-il pas plus facile de participer activement à l’élaboration du changement ! Mgr Charles Morerod dit également que l’Eglise a besoin de changement et est conscient que les diocèses ne peuvent pas espérer que tout reste inchangé.

Y a-t-il aussi des points sur lesquels l’Eglise du diocèse de Lugano est plus progressiste ou plus sympathique qu’en Suisse alémanique?
Je ne peux pas porter un jugement concernant cette question, car le centre de ma vie se trouve dans le canton d’Uri et non au Tessin.

Qu’est-ce qui vous a dérangée lors de la rencontre avec les évêques?
Il est dommage que tous ne se soient pas exprimés de façon tranchante. Mais cela est également dû au fait que c’était une première réunion de ce type. En Suisse, lors d’une première réunion, on ne va pas directement droit au but.

Qu’avez-vous appris?
Je n’avais pas réalisé à quel point les évêques sont divisés. La Conférence des évêques ne peut décider qu’à l’unanimité. Sinon, on danse sur des œufs.

Comment avez-vous ressenti l’ambiance?
L’ambiance était bonne et empreinte de bonne volonté. Et j’ai pensé que les évêques étaient curieux à notre sujet.

N’est-il pas frustrant de savoir que rien ne va vraiment changer?
Je ne pense pas. La prochaine réunion est déjà programmée. Cela se présente bien. Je considère également qu’il est de notre devoir que ce processus se poursuive. Et puis, peut-être que la pression de l’opinion publique viendra s’y ajouter. (cath.ch/kath.ch/rr/be)

Miriam Christen-Zarri, représentait les femmes du canton d'Uri lors de la rencontre avec les évêques suisses | © Maurice Page
21 septembre 2020 | 11:22
par Rédaction
Temps de lecture: env. 2 min.
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