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France:Les évêques de la région Centre en visite «ad limina» (120197)

Le pape leur demande de s’engager en faveur des plus démunis

Rome, 12janvier (APIC) Le pape Jean Paul II a demandé samedi aux évêques

français de la «Région apostolique Centre» venus à Rome en visite «ad limina apostolorum» – c’est-à-dire sur les «seuils (des tombeaux) des apôtres»

Pierre et Paul -, de s’engager en faveur des plus démunis. La «Région Centre», présidée par Mgr Michel Moutel, évêque de Nevers, regroupe huit diocèses situés au sud de l’Ile de France Le Souverain pontife a rappelé aux évêques présents le devoir de s’engager en premier lieu pour les pauvres et les exclus de la société, en tant

que défenseurs de la dignité humaine, du respect de toute vie, de la justice, de l’amour et de la solidarité.

Dans son message au Saint Père, Mgr Michel Moutel, évêque de Nevers, a

remercié Jean Paul II pour son récent pèlerinage au tombeau de saint Martin, à Tours et pour sa rencontre-témoignage avec les «blessés de la vie».

Mgr Moutel a relevé spécialement le message du pape sur la charité de saint

Martin et sur la mission assignée aux chrétiens aujourd’hui.

Pas un désert de vie religieuse et ecclésiale

Décrivant la grande diversité géographique, humaine, culturelle et ecclésiale des huit diocèses – Blois, Bourges, Chartres, Moulins, Nevers, Orléans, Sens-Auxerre et Tours – de la Région apostolique du Centre, il a affirmé qu’elle n’est pas «le désert de vie religieuse et ecclésiale que l’on

évoque quelquefois». Même s’il est vrai que depuis des générations, depuis

deux siècles au moins, «une partie importante de la population se situe en

distance et parfois avec méfiance à l’égard de l’Eglise».

Le mouvement profond d’affirmation de l’autonomie de l’homme reste puissant, a-t-il poursuivi. «Il se manifeste surtout à travers une idéologie

libertaire et la revendication d’une société permissive». Cependant, a rappelé Mgr Moutel, «ce mouvement se conjugue aussi, bien souvent, avec une

grande générosité au service des causes humanitaires».

Les difficultés présentes, la crise et la peur de l’avenir font naître

chez beaucoup des questions fortes et parfois des réactions violentes. Les

catholiques eux-mêmes n’échappent pas à ce contexte. La tentation peut

exister quelquefois de réduire le christianisme à un «spiritualisme humanitaire» qui ne ferait guère place non seulement à la transcendance et aux

démarches théologales, mais aussi à l’enracinement historique de la foi, à

la sacramentalité de l’Eglise et aux sacrements de l’Eglise.

A cause des bouleversements et de l’inquiétude qui les atteint, relève

encore Mgr Moutel, d’autres peuvent être attirés par des modèles socio-politiques autoritaires qui, sous prétexte de servir la religion, ne l’intègrent que pour son «utilité sociale», pour mieux la mettre à leur service.

Pour réelles que soient ces tentations et ces dérives, «elles ne nous empêchent pas de voir d’abord la bonne santé et la vitalité du peuple chrétien

dans nos diocèses». Même si les chrétiens fidèles et engagés y sont devenus

minoritaires

Un lancinant manque de prêtres

Face aux appels de tous ceux qui attendent quelque chose de l’Eglise,

note l’évêque de Nevers, «nous éprouvons la faiblesse de nos moyens et en

particulier le trop petit nombre des ouvriers de l’Evangile». En effet, le

manque de prêtres est devenu une préoccupation majeure. «Les prêtres

d’aujourd’hui sont courageux, ils ont traversé des années difficiles, ils

assurent leur tâche avec conscience, ils aiment leur peuple et le servent

avec coeur. Mais ils ressentent la fatigue de l’âge, et ils portent

l’inquiétude de la relève».

A l’occasion de cette visite «ad limina», le pape a encore dit sa reconnaissance à ceux qui travaillent pour la réussite du grand rassemblement

des Journées mondiales de la Jeunesse en août prochain à Paris, «une des

préoccupations constantes du pape».

Le pape a remercié les diocèses français qui s’apprêtent à accueillir

les jeunes qui viendront en France du monde entier. «Ces rencontres, a expliqué Jean-paul II, suscitent une grande espérance: les jeunes y vérifient

leur approche de la foi en Jésus-Christ qui appelle à le suivre: ’Venez et

Voyez!’.»

Le pape a replacé cet événement proche dans le cadre plus vaste de la

préparation au Grand Jubilé de l’an 2000. L’année 1997 étant consacrée à la

redécouverte de la personne du Christ: «Jésus-Christ, unique Sauveur du

monde, hier, aujourd’hui et toujours». Et le pape d’encourager les évêques

à faire redécouvrir leur baptême aux baptisés, et ce que ce sacrement implique comme chemin de sanctification: «Aidez les fidèles à redécouvrir le

baptême et l’appel universel à la sainteté, à fortifier leur foi et leur

témoignage», a-t-il encore lancé. (apic/com/cic/be)

12 janvier 1997 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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