La Bible un livre à vivre!
Céligny: Assemblée des délégués de la Société biblique suisse (280393)
Céligny, 28mars(APIC) Quelque 90 personnes ont participé vendredi et samedi à l’Assembllée générale de la Société biblique suisse à l’Institut oecuménique de Bossey (GE). Bien qu’issue des millieux protestants, la Société biblique suisse se veut au service de toutes les Eglises, comme l’a rappelé la présidente Mme la pasteure Hanni Lindt-Loosli en ouverture de la
session. Les exposés du Père dominicain Adrian Schenker, professeur à
l’Université de Fribourg, et de Mgr Daniel Ciobotea, archevêque orthodoxeroumain de Iasi, ont témoigné de cette universalité de la Bible.
Le professeur Schenker a présenté le projet de l’Alliance Biblique Universelle (ABU) d’une nouvelle édition de la Bible hébraïque. Depuis un
demi-siècle, l’ABU accomplit un effort accru pour établir de bonnes traductions et de bonnes éditions de la Bible. Cet effort exige un texte original
conservé et édité avec le plus grand soin. Toutes les confessions chrétiennes ainsi que les Juifs sont intéressés à cette tâche de longue haleine.
Depuis 1979, un groupe de travail international et oecuménique planche sur
ce projet ardu. Trois gros volumes ont déjà paru sur l’état des recherches
concernant les passages les plus délicats du texte biblique. Le Père Schenker, président du groupe de travail, a détaillé quelques-unes des difficultés rencontrées par les chercheurs. Il a exprimé l’espoir de voir l’aboutissement de ce projet en l’an 2’000.
Pour les Eglises orthodoxes, la Bible est vraiment un «livre à vivre»,
c’est ce qu’a rappelé Mgr Daniel Ciobotea, métropolite de Moldavie et de
Bucovine. La Bible structure, nourrit et oriente la vie chrétienne. Dans la
tradition orthodoxe, la résurrection du Christ est l’élément fondamental
qui éclaire toute la Bible et la vie de l’Eglise. La Bible, moyen de communication divino-humain informe et forme le chétien et lui fait rencontrer
la sagesse du Verbe divin. Le Christ, Verbe de vie est présent dans l’Eglise, comme il est présent dans la Bible, souligne l’archevêque. Le chrétien
se nourrit de la Parole et de l’Eucharistie qui toutes deux le font participer à la communion ecclésiale et céleste.
Déplorant la tendance occcidentale à trop réduire la théologie à son
aspect académique et scientifique, Mgr Ciobotea souligne les autres approches de la Bible, à travers la prière de l’Eglise – la liturgie orthodoxe
est biblique à 90% relève-t-il – ou à travers les diverses expressions artistiques comme la peinture des icônes, la musique et le chant sacrés, la
symbolique liturgique ou encore l’architecture religieuse qui sont autant
de développements et de commentaires de la parole divine.
Jacques Nicole, directeur de l’institut oecuménique de Bossey qui accueillait les membres de l’assemblée, a rappelé l’importance de la Bible au
coeur du mouvement oecuménique. La Bible a été parfois l’objet de divisions, mais malgré les divergences, elle est tout de même la Vérité qui
peut unir les chrétiens.
La partie statutaire de l’assemblée vit les comptes 1992 et le budget
1993 être acceptés à l’unanimité. A l’instar d’autres oeuvres d’entraide,
La Société biblique suisse connaît un tassement des dons: la croissance
globale de 0,6% ne suffisant pas à compenser le renchérissement. Cette année, une vaste campagne de publicité personnalisée sera lancée pour atteindre le 7% des Suisses qui lisent la Bible chaque jour, explique le pasteur
Martin Hoegger, secrétaire général de la Société. Deux changements on été
enregistré au sein du comité. Anna-Katharina Nottelmann (AG) remplace Elisabeth Böhme, pasteure émérite. Bernhard Linder, délégué de l’Eglise évangélique réformée du Canton de Berne, cède sa place au pasteur Robert Scheuermeier (BE). (apic/mp)
Encadré
La Société bilbique suisse
A l’instar des 80 sociétés bibliques nationales oeuvrant dans 200 pays, la
Société biblique suisse a pour but la traduction, l’édition et la diffusion
de la Bible afin de permettre à toute personne d’y accéder facilement sous
une forme adaptée à ses besoins et à ses moyens.
Dès leur origine, au début du XIXe siècle, les sociétés bibliques se
sont voulues interconfessionnelles et au service de toutes les Eglises. La
société biblique suisse regroupe l’ensemble des Eglises protestantes cantonales ainsi que la plupart des Eglises évangéliques et libres. L’Eglise
catholique n’en est pas membre, mais entretient des contacts et des collaborations régulières. Mme Hanni Lindt-Loosli, présidente de la société,
souhaite voir un représentant de l’Eglise catholique siéger au comité au
moins au titre d’observateur.
En 1992, la Société biblique a diffusé en Suisse 71’697 Bibles et 22’955
Nouveaux Testaments. Un quart des ces ouvrages sont destinés aux étrangers
en plus de 200 langues. «Nous souhaitons être à l’écoute des besoins et des
paroisses et des communautés», souligne le secrétaire général Martin Hoegger.
Sur le plan international, la Société Biblique suisse fait partie de
l’Alliance Biblique Universelle (ABU) qui coordonne les activités au niveau
mondial. Elle contribue chaque année pour environ un million de francs à
l’aide internationale, par exemple pour une des quelque 90 traductions destinées aux pays de l’ex-Union Soviétique.
Le secrétariat de la Société biblique à Bienne emploie une douzaine de
personnes. Il édite notamment la revue «Bible actualité». (apic/mp)