Mgr José Gomez, archevêque de Los Angeles, est le fer de lance de l'opposition catholique à Joe Biden | © NDEthicsCenter/Flickr/CC BY-NC-ND 2.0
International

Le président Biden pourra toujours aller communier

Après des mois de débat intense, les évêques américains ont approuvé, le 17 novembre 2021, leur document sur la communion. Qualifié de «tiède», le texte, contrairement à ce qu’attendaient les conservateurs, n’interdit pas l’accès à la communion aux politiciens en faveur du droit à l’avortement, tels que le président Joe Biden.

A Baltimore, où ils tenaient leur assemblée plénière du 15 au 18 novembre 2021, les prélats américains ont souscrit à une très large majorité au document sur la communion. Le texte de 30 pages, intitulé Le mystère de l’Eucharistie dans la vie de l’Église, a pour but de réaffirmer l’importance de ce sacrement dans la pratique des fidèles.

Un texte «banal»

D’après le National Catholic Reporter (NCR), les milieux conservateurs ont immédiatement critiqué, sur internet, le contenu du document. Beaucoup d’entre eux espéraient qu’il cible explicitement les politiciens catholiques «pro-choix» (soutenant le droit à l’avortement) tels que le président Joe Biden ou la députée Nancy Pelosi.

Or, la presse américaine parle d’un texte largement «consensuel» et «banal», qui n’aborde pas de façon directe les critères d’accès à la communion. Pour le NCR, il ne fait que «résumer l’enseignement catolique» sur la question. Les évêques font seulement une référence oblique aux laïcs qui «exercent une certaine forme d’autorité publique». Ils rappellent que ces personnes «ont la responsabilité particulière de former leur conscience en accord avec la foi de l’Église et la loi morale, et de servir la famille humaine en défendant la vie et la dignité humaines». Pour les observateurs, une injonction insuffisante pour dûment légitimer le refus d’un ministre d’accorder l’eucharistie à un politicien «pro-choix».

Le fer de lance du mouvement visant à stigmatiser ces élus est Mgr José Gomez, président de la Conférence épiscopale. Deux semaines seulement après l’élection du second président catholique des Etats-Unis, l’archevêque de Los Angeles l’avait averti que sa position sur l’avortement créait une «situation difficile et complexe» pour les évêques du pays. De lui est partie l’initiative de rédiger un document sur l’importance de la «cohérence eucharistique».

Multiples pressions

Mais alors qu’un débat virulent a couru depuis le printemps par médias interposés, la presse américaine note la faiblesse des oppositions au texte. A Baltimore, une poignée d’évêques seulement ont préconisé de légers amendements.

Un «apaisement» qui pourrait être en rapport avec les diverses pressions exercées sur eux, notamment de la part du Vatican et du pape. C’est ainsi qu’a été interprétée, par exemple, la visite accordée par François à Joe Biden, à Rome, quelques semaines avant l’assemblée de Baltimore.

Dans une lettre de mai 2021, le Vatican avait déjà mis en garde les évêques américains à propos du récent débat sur la communion, en les encourageant à prendre plus de temps sur la question et de faire preuve de prudence.

En juin 2021, 60 démocrates catholiques de la Chambre des représentants ont en outre publié une «déclaration de principes» demandant aux évêques d’éviter de «militariser» l’Eucharistie.

Parmi les autres points abordés le 17 novembre, les évêques américains ont voté la révision de la Charte pour la protection des enfants et des jeunes, l’ensemble des procédures adoptées à l’origine en 2002 pour protéger les enfants des abus sexuels dans le contexte ecclésial. (cath.ch/ncr/ag/rz)

Mgr José Gomez, archevêque de Los Angeles, est le fer de lance de l'opposition catholique à Joe Biden | © NDEthicsCenter/Flickr/CC BY-NC-ND 2.0
18 novembre 2021 | 16:21
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture: env. 2 min.
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