Comme conclusion, nous pouvons souligner que la violence conjugale est
Conclusions
le fait d’utiliser la force verbale ou/et physique lors d’un conflit pour
parvenir à affirmer son autorité devant son conjoint, justifier son rôle
d’homme et ainsi exercer le contrôle sur sa partenaire.
Pour camoufler son insécurité et ses frustrations, l’homme décharge sur
sa femme ce qu’il a reçu (enfant battu) de son enfance et du monde extérieur. Dans son travail ou avec ses amis, il arrive la plupart du temps, à se
contrôler, mais non avec sa femme.
Battue, menacée par des agressions verbales, physiques et psychiques, la
femme se voit ainsi dénigrée dans sa dignité humaine, dans sa condition de
femme, dans ce qu’elle a au niveau de ses propres valeurs. Cet état de fait
la conditionne et l’incite à éprouver un sentiment de dévalorisation,
l’amenant à se taire face à ce qu’elle subit, à toutes formes de manque de
respect commis envers elle. Peut-être est-elle aussi conditionnée depuis
son enfance.
Manuels, intellectuels, ouvriers ou chômeurs, il n’y a pas de portrait
type du mari violent. Aucune race, aucune classe sociale ni aucun foyer est
à l’abri de ce phénomène conjugal. En Suisse, aucune loi spécifique interdit et réprouve véritablement la violence du mari contre son épouse. On
pourrait dire que la violence sert l’ordre patriarcal encore en vigueur
dans notre esprit, dans notre société.
La peur, la passivité, la non affirmation de soi pèsent sur la femme
lorsque celle-ci doit prendre une décision afin de rompre avec une agression répétitive. Car la société lui apprend à construire son identité sociale en fonction de l’homme. La référence sociale est celle du père. La
femme en subit le contre-coup. Plus tard, en raison de l’enseignement, des
jeux dociles et passifs, de son éducation faite souvent de soumission ainsi
que l’apprentissage des valeurs patriarcales la défavoriseront, lorsqu’il
s’agit de prendre une décision, qui irait dans le sens d’une désobéissance,
d’une rebellion à laquelle elle n’est pas préparée.
L’intervention auprès des femmes en difficulté par des professionnels,
par des maisons ou des foyers, a pour objectifs de mettre la victime en situation de sécurité pour l’amener à réagir face à la violence, à sortir de
son rôle de victime. Mais fatalement, souvent la femme prend le chemin de
la rupture, avec la violence certes, mais aussi et surtout avec son milieu
familial. Avec tout le drame que cela comporte et suppose. Car notre société, qui encourage la libération, le libéralisme des moeurs et des attaches,
ne compte guère de structures pour faire face à ce genre de problème. Ne
possède pas les moyens pour faire face aux conséquences.
Peu de programmes sont conçus pour aider plutôt les couples à se reconstituer. Les structures actuelles pousseraient plutôt à les inciter à la
séparation en cas de conflit majeur. Car la violence est parfois un signe
d’insécurité et de peur de perdre son conjoint. C’est dans ce sens là qu’il
convient d’aider les couples. Qu’il faut élaborer des programmes de prévention à leur intention. Tout reste encore à faire dans ce domaine. Ne serait-ce que pour protéger les enfants, premières victimes, souvent appelées
à répercuter, une fois adultes, ce cycle de violence. En travail social
plus qu’ailleurs peut-être, il convient de dépasser les théories.