Fribourg: Joseph Bovet 1879-1951 itinéraire d’un abbé chantant (271093)

Biographie du barde fribourgeois auteur du «Vieux Chalet»

Fribourg, 27octobre(APIC) Rares sont les Fribourgeois à avoir connu une

destinée aussi glorieuse que l’abbé Bovet. Chantre du pays de Fribourg,

l’auteur du ’Vieux Chalet’ est entré vivant dans la légende. Patrice Borcard, historien et journaliste, s’est penché sur l’histoire de cet homme

fier et sensible. Dans un bel album illustré de 256 pages il tente de «décortiquer» la naissance du mythe Bovet et de retrouver la personnalité de

ce prêtre attaché à restaurer la prière chanté de l’Eglise et à glorifier

l’âme de sa patrie.

Patrice Borcard n’a pas mis moins de sept ans à réaliser cette étude minitieuse. La documentation était aussi abondante que variée. Outre les

quelques 2’000 chansons et pièces musicales, de très nombreux documents

écrits ou figuratifs rappellent l’existence du barde fribourgeois. Dès

avant sa mort, on l’indentifie au pays de Fribourg. Au moment où le canton

de Fribourg tourne définitivement le dos à l’économie rurale, les gens

éprouvent un besoin d’identification plus fort, explique Patrice Borcard.

L’abbé Bovet participe aussi de façon particulière à cette République

chrétienne que fut le canton de Fribourg dans la première moitié du XXe

siècle. Clergé, autorités cantonales et fédérales, magistrats, institutions, écoles et tout le peuple fribourgeois est là pour l’accompagner en

1951 à sa dernière demeure dans le caveau de la cathédrale St-Nicolas dont

il fut le maître de chapelle.

Personnalité charismatique, visage bien typé, carrure solide, allure décidée et accent rocailleux, il attire à lui ses contemporains. Il marqua

surtout des générations de chanteurs et d’enseignants par sa longue carrière de professeur à l’école normale. L’individu disparait souvent sous

l’oeuvre qu’il édifia avec une rageuse passion, toujours en retard, toujours pressé, note Patrice Borcard. Il est un des premiers prêtres du diocèse à être autorisé à acquérir une voiture.

Un homme à double face en fait car au-delà de l’image de l’homme d’action, l’auteur retrouve l’homme qui doute et broie parfois du noir. «J’affecte toujours un optimisme que je crois obligatoire pour les gens de ma

condition», écrit-il en confidence à son évêque Mgr Marius Besson. Après un

malaise en 1947, l’abbé passe très rapidement du zénith au crépuscule. Cette période qui s’étend jusqu’à sa mort en 1951 révèle une image différente

du personnage, elle montre la sensibilité exacerbée de l’artiste, sa susceptibilité, sa fragilité. Les notables et la hiérarchie le mettent à

l’écart. C’est à Clarens, au bord du Léman, qu’il meurt en 1951. (apic/mp)

Patrice BORCARD: Joseph Bovet, 1879-1951, itinéraire d’un abbé chantant,

Fribourg, Editions La Sarine, 1993, 256 p. Prix 49 francs jusqu’au 31 janvier 1994, ensuite 64 francs

27 octobre 1993 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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