Les divers types de munitions explosives font des victimes encore longtemps après la fin des guerres | wom.ch
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Vietnam: les mines tuent encore 45 ans après la guerre

Alors que les  deux camps en guerre en Ukraine font un large usage de mines, le souvenir de la guerre du Vietnam resurgit dans les mémoires. Depuis la fin du conflit en 1975, 40’000 personnes ont été tuées et 60’000 blessées par l›explosion de munitions abandonnées par les belligérants.

Selon le gouvernement de la province de Quang Tri, dans le centre du Vietnam, 25’000 hectares de terrain ont été déminés et 770’000 engins explosifs ont été dégagés dans la région rapporte Eglises d’Asie. Depuis la fin de la Guerre du Vietnam en 1975, le pays a enregistré près de 40’000 décès et 60’000 blessés à cause de munitions et obus non explosés.

Le dernier exemple en date remonte au 2 avril 2022, à Khe Sanh, sur le site d’une ancienne base américaine, lorsque trois ouvriers du bâtiment ont découvert un obus non explosé et profondément enterré, alors qu’ils creusaient les fondations d’une nouvelle maison. L’équipe de déminage envoyée sur place a déterré un obus de près de 25 kg et 60 cm de long.

Un membre du groupe de déminage de la province a expliqué avoir également découvert et vidé, début mars sous les fondations de trois maisons à Dong Ha, capitale de la province, un ancien site de stockage de munitions contenant près de 400 obus de mortier, mines et grenades, abandonnés par les soldats du Sud Vietnam quand la province a été saisie par les communistes en 1972.

Le déminage durera au moins jusqu’en 2025

Un habitant de Cam Nghia dans le district de Cam Lo, qui a perdu sa jambe gauche à cause d’un éclat d’obus alors qu’il faisait du jardinage en 1978, a indiqué que son neveu est mort en février dernier dans une explosion d’obus alors qu’il creusait un caniveau.

En juin 2018, des adolescents du district de Gio Linh,ont trouvé un obus dans un champ. Ils l’ont ramené chez eux alors que le reste de la famille était absent. L’obus a explosé, tuant les deux garçons sur le coup.

Dans le district de Hai Lang, de nombreux habitants gagnent leur vie en explorant les vieux champs de bataille, afin de revendre des balles et des obus comme ferraille. En 2017, un forgeron, est mort alors qu’il tentait de scier un obus.

Le projet «RENEW» (Restaurer l’environnement et neutraliser les effets de la guerre) a été lancé en 2001 par le gouvernement de la province de Quang Tri, conjointement avec des ONG internationales, afin de réduire le nombre de décès et de blessés causés par l’explosion de munitions ou de mines. La province de Quang Tri, l’une des plus lourdement affectées, compte environ mille ouvriers formés au déminage. Elle espère retirer tous les engins explosifs d’ici 2025.

Aide aux victimes

Le Père Joseph Phan Tan Ho, de la congrégation du Sacré-Cœur, explique que tous les ans, à Hué, sa communauté donne de l’argent, de la nourriture et des fauteuils roulants à 200 soldats handicapés et autres victimes de guerre, durant le Nouvel an lunaire et les fêtes catholiques. Le prêtre ajoute que sa congrégation apporte un soutien matériel et psychologique aux victimes, afin de les aider à s’en sortir et à réintégrer la société. Leurs enfants reçoivent également des bourses d’étude. « Nous faisons de notre mieux pour aider nos frères et sœurs victimes de la guerre », poursuit-il. (cath.ch/eda/ucanews/mp)

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5 mai 2022 | 17:16
par Maurice Page
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