Vienne: Le cardinal Sodano au sommet du Conseil de l’Europe (101093)

Le Vatican qualifie le nationalisme d’»anti-humain et anti-chrétien»

Vienne, 10octobre(APIC) Le Vatican a dénoncé samedi à Vienne le nationalisme, qu’il a qualifié d’»anti-humain» et d’»anti-chrétien», à l’occasion

du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du Conseil de l’Europe, qui

se tient depuis vendredi dans la capitale autrichienne.

Intervenant comme chef de la délégation du Saint-Siège à la conférence

du Conseil de l’Europe, le cardinal Angelo Sodano, secrétaire d’Etat du Vatican, a rappelé que «l’Europe n’est pas qu’un marché, elle a une âme».

Parlant de la protection des droits des individus et des peuples, le

cardinal Sodano a relevé que c’est un domaine dans lequel le Conseil de

l’Europe a déjà beaucoup fait, dans le cadre d’un système de protection des

droits de l’homme qui est «unique au monde».

Le secrétaire d’Etat du Vatican, parlant du renforcement de la Convention de 1953, a évoqué la nécessité, d’entente avec la CSCE (Conférence sur

la sécurité et la coopération en Europe), d’approfondir les droits des peuples, leur nature et leurs limites. «Il faudra éviter d’encourager un nationalisme malsain et agressif, a-t-il déclaré. Les peuples ont des droits,

mais en même temps, ils ont des devoirs envers les autres peuples».

Le Saint-Siège rappelle que «si l’amour de la patrie est sacré, le nationalisme est anti-humain et anti-chrétien». Le cardinal a souligné qu’il

faut prendre garde que les formes variées de religions n’encouragent pas

elles aussi les nationalismes. Il a rappelé les contributions de l’Eglise

catholique dans ce domaine, par exemple l’appel à la paix de Jean Paul II à

Assise en janvier dernier, et tout le dialogue oecuménique avec les autres

confessions chrétiennes ainsi que le dialogue interreligieux avec les

autres communautés de croyants et la coopération avec les autorités des

Etats et avec les organisations internationales sur les plans concrets de

la paix et de la solidarité.

Evoquant le thème de la réconciliation des peuples, le cardinal a

souligné que c’est «un domaine où beaucoup reste à faire», en mentionnant

notamment les tragédies des Balkans et du Caucase et les foyers de luttes

interethniques au coeur de l’Europe. (apic/sv/cic/be)

10 octobre 1993 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 1  min.
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