Une abbaye reconnue comme un grand centre d’études bibliques

Belgique: Les moines de Maredsous fêtent les 125 ans de leur fondation

Maredsous, 9 octobre 1997 (APIC) L’abbaye de Maredsous fêtera, samedi 11 octobre, le 125e anniversaire de sa fondation. Maredsous fut la première abbaye à voir le jour en Belgique après la Révolution française.

Les premiers moines sont arrivés au château de Maredsous le 15 octobre 1872. Ils allaient y vivre jusqu’en 1876, moment où ils purent prendre possession des premiers bâtiments de leur nouvelle abbaye. Ces Bénédictins venaient d’Allemagne, envoyés par l’abbaye de Beuron, où se trouvaient quelques Belges désireux de reprendre la vie monastique dans leur pays. En effet, la Révolution française avait entraîné la fermeture de toutes les abbayes de Belgique ou presque.

Maredsous fut donc la première abbaye à voir le jour en Belgique après la Révolution française. Cette initiative avait reçu le soutien généreux de la famille Desclée, qui finança très substantiellement la construction de l’édifice néogothique conçu par l’architecte Jean-Baptiste Béthune.

L’histoire de l’abbaye est riche surtout des personnalités qui y passèrent leur vie. Dom Hildebrand de Hemptinne, le premier Abbé belge, a été le premier Primat de la Confédération bénédictine. Dom Columba Marmion est mondialement connu pour ses oeuvres spirituelles et le procès en vue de sa canonisation est en cours. Dom Célestin Golenvaux a fondé l’abbaye de Glenstal en Irlande. Dom Godefroid Dayez a fondé un monastère au Rwanda et a été membre de droit du Concile Vatican II, dont il a suivi toutes les sessions. Dom Ambroise Watelet a été président de sa Congrégation pendant douze ans.

Plusieurs moines de Maredsous ont aussi marqué et marquent encore les études bibliques : les Pères De Bruyne, Duesberg, Charlier, Passelecq et Bogaert. Le Centre Informatique et Biblique, dans le cadre de l’abbaye, poursuit cette tradition, sous la direction du Père Poswick.

D’autres spécialités sont à citer. Les études patristiques ont été marquées par les Pères Morin, Lambot, Verbraken. Les études historiques évoquent le Père Berlière, le Père Schmitz, et le Père Misonne, qui dirige aujourd’hui la «Revue Bénédictine». Le Père Grégoire Fournier a attaché son nom à une célèbre collection d’histoire naturelle. Le Père Adrien Nocent, récemment décédé, est un des fondateurs de l’Institut de Liturgie à Rome.

Dans le domaine artistique, les Pères Ambroise et Grégoire Watelet, qui ont tous deux dirigé l’Ecole des métiers d’art de Maredsous et les Ateliers qui y étaient adjoints, ont aussi été parmi les artisans de sa renommée. Dans l’enseignement secondaire, l’école abbatiale, rebaptisée Collège Saint-Benoît, poursuit une longue tradition de formation humaniste.

Respect de la tradition d’hospitalité

Venus à divers titres, bien des visiteurs de Maredsous y ont trouvé accueil. Ils ont pu savourer sur place la bière, le fromage et le pain à l’enseigne de l’abbaye. Mais la tradition hospitalière des moines ne s’arrête pas aux nécessités commerciales. Tout récemment, des travaux importants ont modifié les alentours immédiats de l’abbaye en vue d’un meilleur accueil des pèlerins et des touristes. Un nouveau centre d’accueil est d’ailleurs installé dans les bâtiments de l’ancienne école d’art.

La communauté de Maredsous compte aujourd’hui officiellement 44 membres, dont deux sont au Rwanda, au prieuré de Gihindamuyaga, dont l’abbaye a toujours la responsabilité.

«La célébration du 125e anniversaire de la fondation de Maredsous se veut une discrète évocation de l’histoire si riche et si diversifiée de ce monastèère. Mais elle sera, assure le Père Abbé, tournée vers l’avenir, où les questions ne manquent pas, à Maredsous comme ailleurs. (apic/cip/mp)

10 avril 2001 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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