Régionalisation, mais pas au détriment des paroisses

Vaud: réorganisation de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud

Lausanne 22 octobre 1997 (APIC) Les contours du nouveau visage de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV) se précisent. Le Conseil synodal (exécutif) de l’Eglise réformée a présenté mardi à la presse son projet de réorganisation de l’EERV baptisé «Eglise à Venir». La régionalisation en est l’axe principal, mais les paroisses ne passent pourtant pas à la trappe. .

La demande de l’Etat de Vaud de diminuer de 9% le budget alloué à l’EERV est à l’origine du processus de changement «Eglise à Venir», a rappelé M. Jean-François Maire, président du Conseil synodal. Plutôt que de pratiquer des coupes linéaires pour réaliser l’économie souhaitée, soit 3,4 millions de francs, le Conseil synodal, appuyé par le Synode, a préféré engager une véritable refonte des structures de l’Eglise afin de mieux les adapter au contexte actuel.

L’avant-projet soumis à consultation durant l’été a suscité de nombreuses réactions positives mais aussi critiques. La régionalisation de l’action de l’Eglise rencontre un écho favorable, de même que la reconnaissance de nouveaux lieux de vie, telles que les aumôneries et d’autres services d’Eglise. La diversification du ministère, permettant une meilleure utilisation des compétences et des charismes des ministres (pasteurs ou diacres), est aussi saluée positivement.

Statut des paroisses

Des inquiétudes se font jour en revanche à propos du statut de la paroisse et son autonomie financière. Le projet revu et corrigé rend aux paroisses leurs prérogatives en matière du choix et de l’élection du ministre. La proposition d’une gestion financière à l’échelon régionale avait également suscité une levée de boucliers. Le projet offre désormais aux paroisses le choix entre deux options: soit de conserver leur propre caisse paroissiale tout en versant une contribution à la caisse régionale (qui versera à son tour sa contribution à la caisse centrale), soit de grouper les caisses à l’échelle régionale.

Le projet «Eglise à Venir» table sur une responsabilité accrue des régions. Le découpage prévoit dix-huit régions. Ces entités régionales sont dotées d’une équipe ministérielle, d’une assise de décision et de moyens financiers, a souligné Mme Madeleine Allenbach, membre laïc du Conseil synodal.

Sur le plan de l’organisation des ministères, le projet limite la durée du mandat des ministres à quatre ans, renouvelables. Quant au taux d’activité, il prévoit la possibilité de mi-temps également en paroisse.

Calendrier

Le Synode de l’EERV se réunira les 7 et 8 novembre prochain pour un débat sans prise de décision sur le projet «Eglise à Venir». La version définitive, après discussion, propositions, amendements, et le coup d’envoi officiel du projet interviendront lors d’une session extraordinaire de l’organe législatif de l’Eglise prévue en janvier 1998. La mise en route, la formation à tous les niveaux, l’entrée en fonction des nouvelles instances devraient s’échelonner de 1998 à l’an 2000. La mise en place définitive du projet, après évaluations et bilan, se ferait, si le calendrier est tenu, en l’an 2001 ou 2002.

La réorganisation de l’Eglise réformée obligera en outre à une réforme de la Constitution cantonale vaudoise. Aujourd’hui partie intégrante de l’Etat de Vaud, l’Eglise vaudoise pourrait devenir à terme une institution de droit public, s’alignant ainsi sur le régime régissant les relations Eglises et Etat dans la majorité des cantons suisses. (apic/spp/mp)

10 avril 2001 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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