Belgique: Accusations de meurtres contre le pasteur hongrois Andras Pandy

La communauté protestante saisie «d’effroi et d’horreur»

Bruxelles, 24 octobre 1997 (APIC) A l’annonce de l’arrestation à Bruxelles du pasteur hongrois Andras Pandy, le 17 octobre, puis de son inculpation pour l’assassinat de ses deux ex-femmes et de quatre de ses huit enfants, la communauté protestante de Belgique a été saisie «d’effroi et d’horreur».

Andras Pandy est arrivé en Belgique au lendemain de la répression de l’insurrection de Budapest en 1956. En 1958, on le retrouve à la tête d’une petite communauté hongroise à Bruxelles et à Liège. De 1975 à 1992, il est professeur de religion.

Vu le caractère spécifique de sa communauté, Andras Pandy n’entretenait pas de relations étroites ni suivies avec les instances de l’Eglise Protestante Unie de Belgique (EPUB), fait-on remarquer au siège de celle-ci. Les autorités de l’EPUB précisent par ailleurs qu’elles n’ont reçu «aucune plainte relative à ses activités».

Aujourd’hui à la retraite, le pasteur n’exerçait aucune fonction au sein de l’EPUB. L’Eglise Protestante Unie fait néanmoins savoir qu’elle se tient à la disposition des autorités judiciaires au cas où elle pourrait apporter des éléments susceptibles de faire avancer l’enquête.

Premiers soupçons après 1986

C’est dans le cadre d’une enquête menée en collaboration avec la police hongroise sur des disparitions non élucidées que les soupçons se sont resserrés sur Andras Pandy. Les enquêteurs, qui avaient déjà interrogé le pasteur en septembre dernier, ont été d’autant moins convaincus par ses explications contradictoires qu’un mois plus tard, les fouilles ordonnées dans une de ses maisons à Bruxelles ont permis de découvrir divers éléments suspects et d’exhumer les restes d’un premier cadavre.

Andras Pandy avait retenu l’attention de la Justice à plusieurs reprises ces dernières années, suite à des dénonciations relatives aux disparitions successives de sa première épouse Ilona en 1986 et de sa seconde épouse en 1988. Mais faute de charges suffisantes, avait-on estimé à l’époque, l’homme à la double nationalité belgo-hongroise n’avait pas été poursuivi.

Selon une déclaration faite le 20 octobre à la presse par le procureur du Roi, Jos Colpin, il n’est pas invraisemblable que l’inculpé ait «fait d’autres victimes, des femmes qu’il faisait venir de Hongrie». La maison de la rue Vandermaelen à Molenbeek, où ont été exhumés dès le 18 octobre un fémur, une partie de hanche ainsi que des morceaux d’un crâne et d’une mâchoire d’adulte, était aussi le siège d’une association dont le but «non lucratif» est apparu suspect aux enquêteurs. Le pasteur qui présidait cette association aurait, en effet, détourné à son seul profit plusieurs millions de dons versés par quelques centaines de fidèles. Les enquêteurs belges et hongrois misent sur leur excellente collaboration actuelle pour étendre les devoirs d’investigation. Il s’agit notamment de vérifier si oui ou non Andras Pandy a fait d’autres victimes dans son pays natal ou dans sa seconde patrie. (apic/cip/mp)

10 avril 2001 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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