Des photos de Mère Teresa sont disponibles auprès de l’agence CIRIC, Bd. Grancy 17 bis, Case postale 405, CH – 1001 Lausanne Tél. 021/617 76 13; Fax 021/617 76 14
Jean Paul II: «Mère Teresa a marqué l’histoire de notre siècle»
Un don à l’Eglise et au monde: elle a défendu la vie avec courage
Rome, 7 septembre 1997 (APIC) Le pape Jean Paul II s’est déclaré «bouleversé» par l’annonce du décès de Mère Teresa de Calcutta, une femme «qui a marqué l’histoire de notre siècle». «Elle a défendu la vie courageusement, elle a servi tout être humain en en promouvant toujours la dignité et le respect», a-t-il déclaré samedi matin lors de la messe qu’il a célébrée pour le repos de l’âme de la fondatrice des «Missionnaires de la Charité». Dans un télégramme à Sœur Nirmala, supérieure de la congrégation, Jean Paul II a qualifié Mère Teresa de «cadeau pour l’Eglise catholique et le monde».
«Elle a fait entendre aux ’vaincus de la vie’ la tendresse de Dieu, père aimant de chacune de ses créatures. Elle a témoigné de l’Evangile de la charité qui se nourrit du don gratuit de soi jusqu’à la mort.» Dans sa messe matinale à l’intention de Mère Teresa, Jean Paul II a évoqué son souvenir devant les 6000 membres de l’œuvre italienne des «volontaires de la souffrance», réunis à l’occasion de leurs 50 ans d’apostolat à Marino, non loin de Castelgandolfo.
Exemple de la mission silencieuse de la charité
Le pape a cité Mère Teresa comme «exemple extraordinaire de cette mission silencieuse de la charité, qui naît de la constante contemplation de Jésus sur la Croix». «Ce matin, a confié le pape, j’ai été intérieurement bouleversé en célébrant la sainte Messe pour elle, ce témoin inoubliable d’un amour fait service concret et incessant de ses frères les plus pauvres et des plus marginaux». «Dans le visage des pauvres, a dit le pape, elle a reconnu celui de Jésus qui implore du haut de la Croix: ’J’ai soif’. Et avec un généreux dévouement, elle a recueilli ce cri des lèvres et du cœur des mourants, des petits abandonnés, des hommes et des femmes écrasés sous le poids de la souffrance et de la solitude.»
La suprématie de l’amour évangélique
Plus loin le pape va jusqu’à affirmer que «Mère Teresa a marqué l’histoire de notre siècle».
«Puisse son lumineux exemple de charité être le réconfort et le stimulus de sa famille spirituelle, de l’Eglise et de l’humanité entière», a conclu Jean Paul II. Ce même souci des sœurs de Mère Teresa transparaît dans le télégramme envoyé par Jean Paul II samedi à Sœur Nirmala, qui avait été élue le 12 mars dernier nouvelle supérieure générale de la congrégation: «Je remercie Dieu avec ferveur d’avoir donné cette femme à la foi inébranlable comme don à l’Eglise et au monde pour nous rappeler la suprématie de l’amour évangélique, surtout lorsqu’il s’exprime dans l’humble service des plus petits de nos frères et sœurs». Le pape souhaite que cette inspiration continue d’animer ses fondations.
Une missionnaire de l’amour de la vie
Dimanche, Jean Paul II a consacré tout son message, avant l’angélus, à Mère Teresa de
Calcutta, «Missionnaire de la charité», c’est-à-dire, de «l’amour de la vie». Le pape rappelle l’invitation de Mère Teresa à prier en famille. Le pape, qui séjourne encore dans sa résidence d’été de Castelgandolfo, a rappelé que la «Chère Mère Teresa a conclu il y a deux jour son long chemin sur la terre». Des applaudissements nourris ont salué ces premiers mots.
Le pape s’est alors laissé aller à ses souvenirs personnels et a souligné la force intérieure de la fondatrice: «J’ai eu de nombreuses fois l’occasion de la rencontrer, et j’ai le vif souvenir de sa silhouette menue, pliée sous une existence passée au service des plus pauvres d’entre les pauvres, mais toujours chargée d’une inépuisable énergie intérieure: l’énergie de l’amour du Christ».
Le pape rappelle comment s’exerçait au quotidien l’engagement de Mère Teresa: «Sa mission commençait chaque jour, avant l’aube, devant l’Eucharistie. Dans le silence de la contemplation, Mère Teresa de Calcutta entendait résonner le cri de Jésus sur la Croix: ’J’ai soif’. Ce cri, accueilli dans la profondeur de son cœur, la poussait sur les routes de Calcutta et de toutes les banlieues du monde, à la recherche de Jésus dans le pauvre, l’abandonné, le moribond.»
Sœur, Mère des pauvres
C’est un exemple pour tous que laisse ainsi Mère Teresa, insiste Jean Paul II. «Cette sœur, dit-il, universellement reconnue comme la Mère des pauvres, laisse un exemple éloquent pour tous, croyants et non-croyants. Elle nous laisse le témoignage de l’amour de Dieu qui, accueilli par elle, a transformé sa vie en un don total à ses frères».
Et de souligner encore le lien entre cette activité inlassable et la contemplation: «Elle nous laisse le témoignage de la contemplation qui devient amour et de l’amour qui devient contemplation». Il explique: «Les œuvres qu’elle a accomplies parlent d’elle-même et manifestent aux hommes de notre temps la haute signification de la vie qui hélas semble souvent se perdre».
Elle aimait répéter, cite le pape: «Servir les pauvres pour servir la vie». «Mère Teresa ne perdait pas une occasion pour souligner de toutes les manières l’amour de la vie». Le pape relève à son tour que cette parole était nourrie d’expérience: «Elle savait par expérience que la vie acquiert toute sa valeur, même au milieu des difficultés et des contradictions, quand elle rencontre l’amour. Et, selon l’Evangile, elle s’est faite le ’Bon Samaritain’ de chaque personne qu’elle rencontrait, de toute existence en crise, souffrante et désespérée».
Et Jean Paul II se souvient de la présence de Mère Teresa à la première Rencontre mondiale du pape avec les familles en octobre 1994: «Dans le grand cœur de Mère Teresa, une place spéciale était réservée à la famille». Il rappelle les paroles de Mère Teresa à cette occasion: » Une famille qui prie est une famille heureuse». «Aujourd’hui encore, les paroles de cette inoubliable ’Mère des Pauvres’ ont toute leur force».
«Comment ne pas accueillir, demande le pape, cette invitation à fonder l’authentique bien-être, et le vrai bonheur de la famille sur la base solide de la prière, de l’amour, du service mutuel?» Il a finalement exprimé le vœu que ces réflexions constituent une préparation à la deuxième rencontre du pape avec les familles qui aura lieu à Rio du 2 au 5 octobre prochain. (apic/cic/imed/be)