Vive émotion après la mort de Mario et Elsa Calderon

Colombie: assassinat de militants des droits de l’homme

Bogota, 21 mai 1997 – Mario Calderon, un ex-prêtre colombien de 50 ans et son épouse Elsa Constanza Alvara, âgée de 36 ans, tous deux membres du Centre de recherche et d’éducation populaire (CINEP) ont été assassinés lundi 19 mai à Bogota, la capitale de la Colombie. Le père d’Elsa Calderon a également été tué. Sa mère est grièvement blessée.

Selon diverses sources, cinq hommes armés, se faisant passer pour des agents de police, ont fait irruption au domicile des victimes à deux heures du matin en tirant sur les habitants. Le fils de Mario Calderon âgé de deux ans est miraculeusement indemne.

Depuis 15 ans, Mario Calderon, qui avait obtenu un doctorat à Paris, travaillait dans le domaine des droits de l’homme. Il collaborait notamment à un projet écologique dans la région de Sumapaz en tant que conseiller de l’Institut de culture et de tourisme du district.

Il était engagé par ailleurs dans la paroisse du quartier de Villa Javier et dans le programme pour la paix de la Compagnie de Jésus. Son épouse avait travaillé durant six ans au Département de communication sociale du CINEP.

Le CINEP, un des centres les plus connus de recherche sociale de toute l’Amérique latine, appartient à la Compagnie de Jésus et effectue un travail important en faveur de la paix, des droits de l’homme, de la formation et de la défense de l’environnement.

«Ce nouveau massacre fait partie de la campagne de harcèlement contre les organisations non-gouvernementales et sociales que les organismes de sécurité de l’Etat et les groupes paramilitaires ont déclenché dans le pays», estime Fernando Baron, coordinateur de projets de communication du CINEP «Une bonne partie de la société civile, des mouvements populaires, des universités, des paroisses et organisations religieuses est affectée par ce deuil et s’associe aux manifestations de condamnation» ajoute-t-il

Le Bureau de la présidence pour les droits de l’homme a déclaré que la façon dont cet assassinat a été commis révèle «un niveau d’agressivité et d’atrocité qui, s’il n est pas combattu avec la plus grande rigueur», pourrait créer de dangereux précédents et pourrait se répéter contre les dirigeants démocratiques du pays. De nombreuses voix s’élèvent contre le gouvernement l’accusant de permettre un système fondé sur l’impunité .

Amnesty International, qui travaille de façon étroite avec le CINEP, a condamné ce crime et réclamé «une action urgente»

Cet acte criminel provoqué un immense émoi dans le pays. Les organisations non gouvernementales colombiennes exigent des autorités qu’elles fassent la lumière sur cet attentat.

La Colombie est l’un des pays les plus violents d’Amérique latine. En 1995 on a enregistré 33’147 assassinats et pas moins de mille enlèvements pour motifs politiques. (apic/eni/mp)

6 avril 2001 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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