Les membres du Synode rejettent toute forme d'homophobie
«Nous n’avons pas fini de voir des choses qui vont nous surprendre», a assuré le cardinal Cyprien Lacroix, archevêque de Québec, en prenant la parole devant la presse en marge du Synode sur l’avenir de l’Église, le 11 octobre 2023. Les participants ont parlé notamment de la délicate question de l’accueil des couples gays, s’accordant pour rejeter toute «homophobie».
Les membres du Synode, qui étaient ce matin 345 – sur 365 – ont poursuivi le 11 octobre les «congrégations générales», séances en assemblée, durant lesquelles les groupes linguistiques et thématiques font remonter leurs synthèses et où les participants peuvent intervenir librement.
Parmi les thématiques abordées, le préfet du dicastère pour la Communication Paolo Ruffini a cité celle de «l’identité sexuelle», de la situation des «couples gays» et des «divorcés remariés». Exprimant divers points de vue, des membres du Synode ont demandé «un plus grand discernement sur l’enseignement de l’Église en matière de sexualité», tandis que d’autres ont estimé que ce n’était «pas utile», a rapporté le préfet. Mais tous ont souligné «le besoin de rejeter toute forme d’homophobie», a-t-il assuré, démentant d’éventuelles «polarisations» dans l’assemblée.
Interrogé sur le manque de représentativité des personnes divorcées-remariées et de la communauté LGBT parmi les membres du Synode, le cardinal canadien Cyprien Lacroix a préféré répondre que «nous n’avons pas fini de voir des choses qui vont nous surprendre». Il s’est réjoui que des laïcs et des femmes puissent voter au Synode pour la première fois cette année.
Il a cependant rétorqué que les pères et les mères synodaux n’étaient «pas classés par (leur) identité sexuelle ni linguistique», refusant de mettre «des étiquettes sur les gens».
«L’objet de ce Synode […] n’est pas de traiter de questions doctrinales», mais d’apprendre «à marcher ensemble pour que nous puissions voir toutes ces questions une fois que nous serons rentrés chez nous», a aussi souligné le cardinal Lacroix. Et de saluer les efforts des membres pour écouter l’autre: «C’est bon de ne pas penser que je suis le seul à avoir la bonne idée».
Les périphéries au cœur du Synode
L’activiste italien Luca Casarini, engagé pour le secours des migrants en Méditerranée et «invité spécial» du Synode, a plaidé quant à lui pour la discrétion médiatique demandée par le pape François. «Le discernement n’est pas une décision à la majorité, c’est quelque chose de plus profond», a argué ce militant de gauche radicale converti au christianisme.
Le 10 octobre, a par ailleurs informé Paolo Ruffini, le pape François a déjeuné avec des pauvres de Rome à la résidence Sainte-Marthe au Vatican, où le groupe a fait un partage sur ce qu’ils attendaient de l’Église, dans le cadre du Synode qui se déroulait à quelques pas. «L’amour, seulement l’amour», ont répondu les hôtes du pape. (cath.ch/imedia/ak/bh)