Synode: l'ordination «pas nécessaire» pour toutes les charges
Dans l’Église, «l’identification entre les ordres [le clergé] et les charges est en train d’être dépassée», a assuré le cardinal Michael Czerny, préfet du dicastère pour le Service du développement humain intégral, en faisant le point le 19 octobre 2023 sur les travaux du Synode sur l’avenir de l’Église organisé à Rome tout le mois.
Alors que les participants se sont penchés les 18 et 19 octobre en groupes linguistiques sur l’imbrication entre hiérarchie et partage des responsabilités dans l’Église, le prélat canadien s’est montré confiant et rassurant, n’y voyant «pas de danger pour la nature de l’Église». «Il y a des responsabilités qui sont déjà et qui vont être peut-être encore plus confiées à des non-évêques, des non-cardinaux, des non-prêtres», a-t-il fait observer lors d’un briefing au Bureau de presse du Saint-Siège.
«Nous ne comprenons plus les ordres comme ›nécessaires’ pour toutes les charges qui étaient jusqu’à présent gouvernées par des clercs… parfois des cardinaux. Cela est sous vos yeux», a fait observer le cardinal, qui était justement assis aux côtés du seul laïc chef de dicastère pour le moment, Paolo Ruffini, préfet du dicastère pour la Communication.
«Les structures hiérarchiques n’ont rien à craindre d’un processus qui a commencé par l’écoute», a affirmé le préfet avant d’enfoncer le clou: «Il est impossible que cela endommage la structure hiérarchique de l’Église».
Le cardinal Czerny a aussi défendu avec humour la méthode synodale, narrant que «cela peut arriver d’être assis à une table où l’on se dit ›voilà un groupe sans espoir’… et on réalise deux jours plus tard qu’on a produit un texte remarquablement cohérent, beau et même créatif pour répondre à une série de questions plutôt abstraites».
Pas de complot synodal
Répondant à une question sur les théories du complot selon lesquelles le Synode a été planifié à l’avance par un groupe occulte de penseurs progressistes, Mgr Daniel Ernest Flores, évêque de Brownsville aux États-Unis, a confié n’avoir «pas d’inquiétude» à ce sujet. «Je n’ai pas vu de complot, j’ai seulement entendu des conversations honnêtes, sincères, pleines de foi et de charité. […] Cela n’est pas une menace à la foi», a-t-il glissé.
Pour Mgr Anton Dabula Mpako, archevêque de Pretoria en Afrique du Sud, l’une des questions brûlantes posées autour du Synode, celle de l’accueil de la communauté LGBT, «ne va pas se résoudre demain». Dans cette assemblée, a-t-il expliqué à la presse, l’Église cherche à concilier à la fois son «anthropologie traditionnelle» et la «compassion» pour ces personnes.
Enfin, Paolo Ruffini a écarté les rumeurs selon lesquelles certains participants se plaindraient de manque de temps pour s’exprimer. Il a souligné au contraire que toutes les interventions en groupe étaient prises en compte dans les synthèses et qu’à la différence des précédents Synodes, les membres avaient davantage de possibilité de parole. Chacun peut d’ailleurs envoyer des contributions personnelles écrites au Secrétariat général, a-t-il rappelé. (cath.ch/imedia/ak/gr)