Le pape François a répondu aux questions de la TV italienne RAI 1 | capture d'écran
Vatican

Dubaï, santé, célibat des prêtres… le pape à la TV italienne

Dans un entretien à la télévision italienne RAI 1, le 1er novembre 2023, le pape François a confirmé qu’il se rendrait à Dubaï, aux Émirats arabes unis, du 1er au 3 décembre 2023 pour participer à la COP28. Il a aussi évoqué sa santé ou encore le Synode et les questions abordées pendant la récente assemblée, notamment sur l’homosexualité, le célibat des prêtres et la place des femmes.

«Oui, j’irai à Dubaï». Répondant au journaliste de la télévision Rai1 Gian Marco Chiocci dans un grand entretien diffusé après le journal télévisé de 20h, le pontife argentin a officialisé sa participation à la COP28, anticipée par plusieurs médias – dont I.MEDIA – ces derniers jours. Ce sera son 45e voyage hors d’Italie depuis 2013 et son second déplacement aux Émirats arabes unis, après celui effectué en 2019. 

«Notre avenir est en jeu», a insisté le pape argentin, rappelant comment il avait accéléré la rédaction de son encyclique Laudato si’ en 2015 à la demande de Ségolène Royal, alors ministre de l’Environnement, pour qu’elle paraisse quelques mois avant la COP21 de Paris, «la meilleure de toutes». Comme dans son exhortation apostolique Laudate Deum, ‘suite’ de Laudato si’ publiée le 4 octobre dernier, le pontife a critiqué les conférences sur le climat suivantes: «Après Paris, elles ont toutes reculé, et il faut du courage pour aller de l’avant». 

Un Synode «positif» 

Le pape François a jugé «positif» le résultat de l’assemblée du Synode sur l’avenir de l’Église qui s’est conclue le 29 octobre dernier après près d’un mois de travaux, affirmant que «tout a été discuté en toute liberté». «Je crois que nous sommes arrivés à cet exercice de synodalité que saint Paul VI avait voulu à la fin du Concile (Vatican II, NDLR)», s’est-il réjoui, rappelant que ce Synode se poursuivra lors d’une seconde assemblée à Rome en octobre 2024.

Interpellé sur la question de l’ordination des femmes qui a été évoquée pendant le Synode, le pape a assuré que les femmes pouvaient «tout faire» dans l’Église, sauf du point de vue ministériel qui est réservé aux hommes. «Si nous voulons réduire cela au fonctionnalisme, nous perdons», a-t-il affirmé.

Distinguant le principe juridictionnel «pétrinien» masculin du principe «marial» féminin, le pontife a appelé de ses vœux une théologie pour «comprendre que le pouvoir de l’Église féminine, et des femmes dans l’Église, est plus fort et plus important que celui des ministres masculins». «Marie est plus importante que Pierre, parce que l’Église est femme», a-t-il insisté.

Pas utile de revenir sur le célibat des prêtres

Interrogé sur le célibat des prêtres, le pape a reconnu qu’il s’agissait d’une «discipline» imposée par l’Église latine au Moyen Âge et qu’il serait possible de la supprimer. «Je ne pense pas que cela soit utile», a-t-il cependant confié, affirmant que le «problème est tout autre».

«Il est vrai que cela supprimerait une très mauvaise chose qu’ont certains prêtres», a néanmoins considéré le pontife, moquant ceux «un peu exquis» qui se comportent comme de « vieilles filles ». «Le prêtre doit être un père, il doit être inséré dans une communauté», a-t-il insisté, et non quelqu’un qui «se regarde à l’intérieur et se pense une figure sacrée».

À une question sur la place des homosexuels dans l’Église, là encore évoquée pendant le Synode, le pape a fait remarquer au journaliste que c’était «un peu à la mode de parler de ça», mais que le principe restait pour lui inchangé: «l’Église accueille tous ceux qui peuvent être baptisés». Il a insisté sur le fait qu’il s’agissait d’accueillir les personnes, et non les organisations «qui veulent entrer» dans l’Église. 

L’industrie de l’armement à l’œuvre derrière les conflits

Pendant l’entretien, le pape François a aussi évoqué longuement la guerre en Terre sainte et en Ukraine, appelant à ne pas oublier les conflits qui ravagent le Yémen, le Nord-Kivu – en République démocratique du Congo – ou encore le sort du peuple rohingya en Birmanie. «Le monde est en guerre, mais l’industrie de l’armement est derrière tout cela», a-t-il insisté.

Concernant la tentative de médiation du Vatican entre l’Ukraine et la Russie, il a estimé que le dialogue «s’est arrêté». Il a notamment confié avoir récemment reçu un message du ministre des Affaires étrangères russes Sergueï Lavrov qui disait: «Merci si vous voulez venir, mais ce n’est pas nécessaire».

Le pape rassurant sur sa santé

Concernant sa santé, le pontife s’est montré très rassurant, affirmant que son problème au genou, qui l’a forcé à se déplacer en fauteuil roulant ces derniers temps, s’améliorait. «Je peux marcher correctement maintenant», a-t-il déclaré.

Il est aussi revenu sur les deux opérations subies au côlon, en juillet 2021 pour une diverticulite puis en juin 2023 pour prévenir une occlusion intestinale. Il a confié avoir vu une vidéo de cette dernière opération. «Maintenant, je me sens très bien, je peux manger de tout», s’est-il réjoui.

Le pape préfère Pelé à Messi ou Maradona

Sur un plan plus anecdotique, le pontife a confié s’être rendu pour la dernière fois à la plage en 1975 et avoir de la nostalgie pour l’époque où il écoutait un opéra à la radio tous les samedis – notamment l’Othello de Verdi – avec sa mère à Buenos Aires. 

Le pape argentin a enfin confié préférer le footballeur brésilien Pelé – un «homme de cœur» – à ses compatriotes Messi – un «gentleman» – ou Diego Maradona – «un grand joueur, mais en tant qu’homme, il a échoué».  «Ils sont tous les trois formidables, chacun avec leur spécialité», a-t-il conclu.  (cath.ch/imredia/cd/mp)

Le pape François a répondu aux questions de la TV italienne RAI 1 | capture d'écran
2 novembre 2023 | 09:21
par I.MEDIA
Temps de lecture : env. 4  min.
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