Le pape François envoie un second message aux parents d'Indi Gregory
Le pape François a rendu hommage à la «trop courte vie» de la petite Indi Gregory dans un message envoyé à l’occasion de ses funérailles, célébrées le 1er décembre 2023 en la cathédrale St Barnabas de Nottingham. Dans un télégramme rédigé par le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin et adressé à l’évêque Mgr Patrick Joseph McKinney, le pontife assure de ses prières les parents de la défunte, Dean et Claire, ainsi que «tous ceux qui pleurent la perte de cette précieuse enfant de Dieu».
Indi Gregory, petite fille de huit mois, était atteinte d’une grave maladie mitochondriale. Elle est décédée le 13 novembre dans un hôpital britannique. Son cas avait fait l’objet d’intenses tractations entre le Royaume-Uni et le gouvernement italien, qui lui avait octroyé la nationalité italienne afin de la prendre en charge. L’hôpital romain du Bambino Gesù, qui proposait d’accueillir l’enfant, se situe sous la juridiction du Saint-Siège.
Les autorités britanniques avaient finalement refusé le transfert et maintenu l’arrêt des soins médicaux, au motif que ces derniers relevaient de l’acharnement thérapeutique. Les parents d’Indi avaient vivement protesté, en vain.
Après le décès, le pape François avait transmis un message de soutien à ses parents, affirmant prier pour eux et pour tous les enfants qui souffrent des douleurs de la maladie ou des conséquences de la guerre.
Entre les mains tendres et aimantes de Dieu
Dans son télégramme envoyé à l’occasion des funérailles d’Indi, le pape la confie «aux mains tendres et aimantes de Notre-Père céleste» et demande au Seigneur d’apporter à tous «un réconfort, une force et une paix durables». Il invite à méditer sur la lecture choisie par les parents d’Indi pour la messe de funérailles: «Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à moi; car le Royaume des Cieux est pour ceux qui leur ressemblent».
Pendant la messe, Mgr McKinney a rendu hommage à la petite fille, «vraie battante» qui avait lutté, selon ses parents, jusqu’au bout pour vivre. Et a salué le témoignage qu’elle et ses parents ont rendu: «bien qu’elle n’ait que 8 mois, la lutte d’Indi pour la vie depuis son berceau d’hôpital ici à Nottingham a touché le cœur de tant de personnes ici au Royaume-Uni et dans d’autres parties du monde».
«La courte vie d’Indi nous rappelle à quel point la vie est précieuse, à quel point chaque personne est précieuse», a poursuivi l’évêque. Il a enfin rendu hommage à tous ceux qui ont soutenu la famille endeuillée dans la prière.
Les précédents Alfie Evans et Vincent Lambert
Un feuilleton médiatique semblable à celui d’Indi Gregory s’était cristallisé en 2018 autour du cas d’Alfie Evans, un enfant britannique atteint d’une maladie neurodégénérative et décédé après une bataille judiciaire de six mois. Là aussi, le gouvernement italien lui avait octroyé la citoyenneté italienne à la demande de Giorgia Meloni, qui n’était pas encore chef du gouvernement, mais dirigeait le parti Fratelli d’Italia.
Après que leur recours devant la justice britannique et la Cour européenne des droits de l’homme aient été rejetés, le pape François avait apporté son soutien aux parents d’Alfie Evans, personnellement reçus au Vatican le 18 avril 2018.
Reliant la situation d’Alfie Evans à celle du Français de 41 ans, Vincent Lambert – placé dans un état végétatif depuis un accident de la route survenu près de dix ans auparavant –, le pape avait pris la parole lors de l’audience générale du même jour. «Je voudrais réitérer et confirmer avec force que le seul maître de la vie, du début à la fin naturelle, est Dieu! Et notre devoir, c’est de tout faire pour sauvegarder la vie. Réfléchissons en silence et prions pour que la vie de tous et en particulier de nos deux frères soit respectée», avait alors déclaré le pape.
Il avait aussi dit sur Twitter sa «sincère espérance que l’on puisse tout faire pour continuer à accompagner avec compassion le petit Alfie Evans et que l’on puisse écouter la profonde souffrance de ses parents». L’enfant s’est éteint dix jours plus tard au Royaume-Uni.
Vincent Lambert est pour sa part décédé le 11 juillet 2019 au CHU de Reims, après de nombreuses années de combat médical et médiatique qui avaient profondément divisé la société française. (cath.ch/imedia/cv/cd/gr)