Le cardinal Eugênio Sales, le mal aimé des progressistes
Sao Paulo: Polémique entre progressistes et conservateurs dans l’Eglise
Sao Paulo, 9 novembre 1998 (APIC) Le choix du cardinal Eugênio Sales, archevêque de Rio de Janeiro, pour présider la célébration organisée autour du bienheureux Frei Galvao à la cathédrale de Sao Paulo, nourrit une polémique entre progressistes et conservateurs au sein de l’Eglise catholique brésilienne.
Des représentants des communautés ecclésiales de base et des principaux mouvements pastoraux du diocèse de Sao Paulo ont envoyé une lettre ouverte à la présidence de la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB) se disant «surpris» que le cardinal de Rio ait été choisi pour présider cette cérémonie. «Il est de notoriété publique qu’il existe historiquement une claire divergence de lignes pastorales entre les diocèses de Rio et de Sao Paulo», affirment les signataires de la lettre. Ils posent aussi cette question: «N’aurait-il pas été plus opportun d’inviter l’ancien archevêque de Sao Paulo, le cardinal Paulo Evaristo Arns, franciscain comme le nouveau bienheureux, et qui a été le principal moteur, depuis 18 ans, pour la béatification du Père Antonio de Sant’Ana Galvao? Certains diront qu’il ne vaut la peine de se bagarrer pour si peu de chose. Mais les symboles et les personnes choisies en une telle circonstance ne sont pas innocents».
Le cardinal Sales, depuis très longtemps, est en effet considéré au Brésil comme très conservateur et l’un des ennemis déclarés de la théologie de la libération. Il serait la personne la plus influente actuellement à Rome. On déclare parmi le clergé qu’aucun évêque brésilien n’est nommé avant d’entendre l’avis du cardinal Sales sur les candidats à l’épiscopat.
Le Père Antonio de Sant’Ana Galvao, plus connu sous le nom de Frei Galvao, est un frère franciscain d’origine de l’Etat de Sao Paulo qui a vécu entre 1739 et 1822. Jean Paul II l’a béatifié le 25 octobre dernier. Il pourrait devenir le premier saint brésilien. (apic/plp/ba)