La démarche synodale du diocèse de Besançon en exemple
Neuchâtel: Assemblée diocésaine en vue de l’Anno Domini 2000
Neuchâtel, 15 novembre 1998. On a parfois besoin de l’expérience d’autres Eglises locales voisines pour mieux comprendre sa propre démarche pastorale. Les 120 membres de l’Assemblée diocésaine Anno Domini 2000, réunis depuis vendredi à Neuchâtel, en ont fait l’expérience en écoutant dimanche le Père Louis Mauvais, vicaire général du diocèse de Besançon. Ce dernier a décrit avec précision et réalisme la démarche synodale de son diocèse qui couvre les départements français du Doubs et de Haute-Saône.
Le Père Mauvais, après une présentation des étapes, de 1986 à 1990, de la démarche synodale de son diocèse (consultation tout azimuts des demandes des diocésains à travers 900 groupes; réflexions de 600 groupes sur la foi et ce que veut dire être témoins du Christ; retour aux questions posées à la lumière du Concile Vatican II; enfin, en 1990, un grand rassemblement de 20’000 croyants à Besançon), a montré ensuite les points concrets de la réorganisation pastorale des paroisses.
Non seulement, on est passé de 771 paroisses à 66 paroisses, mais désormais il y a des équipes de coordinations pastorales de 7 personnes composées de prêtres religieuses et laïcs, nommés en envoyés par l’évêque. Ces équipes dirigent solidairement les nouvelles communautés chrétiennes. Le vicaire général de Besançon a pourtant insisté: «Sous le slogan, constamment répété, ’Faire l’Eglise autrement’, il ne s’agit pas d’organiser une simple réorganisation technique et structurelle. Ces réformes ont toujours le but de réaliser concrètement une plus grande fidélité au monde et de permettre à des communautés chrétiennes d’être des témoins du Christ ressuscité dans un monde sécularisé». Pour changer les mentalités, il faut aussi une conversion personnelle et collective, d’où la proposition de journées spirituelles dans tout le diocèse. Il ne faut jamais oublier les deux axes prioritaires. Un enracinement en un Dieu d’amour et une solidarité concrète avec les hommes, les plus pauvres en particulier.
Ne pas oublier Vatican II et Synode 76
La démarche synodale du diocèse de Besançon, bien que différente en quelques points de celle du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, (elle n’a pas à compter avec des statuts financiers différents des cantons romands) a séduit les dix groupes de réflexions de l’Assemblée. Revenus en session plénière, presque tous les groupes souhaitent que l’on remettent «sous nos yeux» les conclusions et décisions principales de Vatican II. Mais aussi celles du Synode 76. Peu de jeunes sont vraiment au courant de ces deux événements.
D’autres groupes ont souligné le manque de «conscience des catholiques de faire partie d’un diocèse» Les mouvements se retrouvent d’abord par canton ou sur le plan romand. Une remarque a causé une surprise: «Ne devrait-on pas étudier le transfert au diocèse de Bâle des paroisses germanophones du canton de Fribourg?» Plusieurs enfin ont exprimé l’importance de l’action œcuménique en terre romande. AD 2000 devra fortement en tenir compte. Sous les rires de l’assistance, on a aussi entendu cette réflexion: «Il faudra que notre futur évêque, surtout s’il se trouve dans la salle, reprenne en force toute la dynamique de nos travaux». Toutes les demandes ont été enregistrées et seront reprises lors de la future Assemblée de Genève pour l’Ascension en mai 1999.
L’assemblée AD 2000 s’est terminée par une Eucharistie à l’aula des Jeunes Rives de l’Université de Neuchâtel. Présidée par Mgr Jacques Richoz, administrateur du diocèse, entourés de Mgr Pierre Bürcher et Mgr Pierre Farine, évêques auxiliaires à Lausanne et Genève, la liturgie a permis à des intervenant de présenter, de manière originale, plusieurs faces du visage de «l’Eglise qui est à Neuchâtel». (apic/ba)