«Sans réforme liturgique, il n’y a pas de réforme de l’Église»
«Sans réforme liturgique, il n’y a pas de réforme de l’Église», a déclaré le pape François devant les participants à l’assemblée plénière du dicastère pour la Culte divin et la discipline des sacrements, reçus le 8 février 2024, au Vatican. Dans son discours, le pape a invité à ne pas réduire la question de la place des femmes dans l’Église à celle de l’accès aux ministères.
Devant les membres du dicastère réunis du 6 au 9 février dans la Ville éternelle, le pape a défendu la réforme liturgique du Concile Vatican II, 60 ans après la promulgation de la constitution Sacrosanctum Concilium (4 décembre 1963). À l’instar de Paul VI, il a situé cette réforme liturgique «dans le cadre plus large du renouveau de l’Église».
Pour le pontife argentin, la réforme liturgique n’est pas «une spécialisation pour quelques experts», elle est «au centre». «Une Église qui […] ne cherche pas à parler de façon compréhensible aux hommes et aux femmes de notre temps, qui n’éprouve pas de douleur pour la division entre les chrétiens, qui ne frémit pas d’annoncer le Christ […] est une Église malade», a-t-il averti.
Pour que la formation liturgique soit une «expérience de vie»
Sans entrer dans le détail des réformes liturgiques de son pontificat, le 266e pape s’est arrêté sur la question de l’accès des femmes aux ministères. «On ne peut pas tout réduire à la ministérialité. La femme en elle-même a un très grand symbole dans l’Église en tant que femme, sans être réduite à la ministérialité», a-t-il estimé.
Le pontife a souhaité que la formation liturgique des prêtres soit traitée en collaboration avec le dicastère pour la Culture et l’éducation, le dicastère pour le Clergé et le dicastère pour les Instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique. Il a aussi demandé que cette formation constitue «une expérience de vie» dans les séminaires.
En concluant son discours, le pape François a invité à préparer les fêtes liturgiques, et les sacrements tels le baptême, la confirmation, le mariage, avec «soin», comme des occasions de «formation liturgique» des fidèles.
Impossibilité de modifier la liturgie de son propre chef
La liturgie est une question sensible au sein de l’Église catholique. En 2021, la décision du pape François de limiter le rite de la messe traditionnelle avec le motu proprio Traditionis Custodes, avait provoqué une levée de boucliers du côté des catholiques attachés au missel romain de 1962.
Par ailleurs, récemment, dans la note Gestis verbisque du 3 février 2024, le dicastère pour la Doctrine de la foi est monté au créneau contre les abus liturgiques, rappelant aux prêtres qu’ils ne peuvent modifier la liturgie de leur propre initiative, sous peine de rendre les sacrements invalides. (cath.ch/imedia/ak/rz)