Un nouvel évêque polonais écarté pour mauvaise gestion d’abus
Le pape François a accepté la démission de Mgr Andrzej Dziuba, évêque de Łowicz (Pologne), annonce le Saint-Siège le 9 mars 2024. Le prélat, âgé de 73 ans, est reconnu coupable «d’omissions» dans le traitement de cas d’abus sexuels commis sur des mineurs par des membres du clergé de son diocèse, affirme la nonciature de Varsovie dans un communiqué publié simultanément.
Cette renonciation est le résultat d’une enquête initiée en 2020 par l’archevêque métropolite de Łódź, le cardinal Grzegorz Ryś, sur la base du Motu proprio Vos estis lux mundi. La nonciature en Pologne précise que le Saint-Siège avait demandé à Mgr Dziuba de présenter sa démission au pape. Elle explique que l’enquête menée par le cardinal Ryś a révélé des «difficultés» de l’évêque «dans la gouvernance pastorale» et «en particulier ses omissions dans le traitement des cas d’abus sexuels sur mineurs commis par certains prêtres».
Mgr Dziuba est aussi mis en cause par la justice civile de son pays depuis 2022. Le diocèse de Łowicz est désormais vacant et sa gouvernance est confiée à son évêque auxiliaire, Mgr Wojciech Tomasz Osial, qui en devient l’administrateur apostolique.
Une longue liste de renonciations et sanctions en Pologne
Le départ à la retraite forcé de Mgr Dziuba, deux ans avant l’âge canonique, intervient deux semaines seulement après la renonciation de Mgr Andrzej Dziega, archevêque métropolitain de Szczecin-Kamien, pour des motifs similaires. Depuis la publication en 2019 du motu proprio Vos estis lux mundi qui encadre le traitement des abus commis dans les diocèses, la Pologne est un des pays où les sanctions établies par le pape pour les évêques qui ne respecteraient pas les normes ont été les plus appliquées.
Dans un récent article publié sur le site américain The Pillar, le vaticaniste Luke Coppen dénombre dix-huit évêques polonais qui ont fait l’objet d’une investigation depuis 2019 – trois concernant des accusations d’abus sur mineurs et quinze pour mauvaise gestion de signalements. Dans onze cas, ces enquêtes ont abouti à des sanctions ou à une retraite anticipée du prélat mis en cause. (cath.ch/imedia/cd/rz)