Amérique latine, le pape appelle à éradiquer les dissimulations d’abus

Dans un message au 3e Congrès latino-américain sur la prévention des abus, organisé à Panama du 12 au 14 mars 2024, le pape François a exhorté à «éradiquer» les situations qui protègent les abuseurs au sein de l’Église catholique. Il a aussi recommandé une analyse psychologique des phénomènes d’abus.

Le congrès Vulnérabilité et abus est promu par le Centre de recherche et de formation pour la protection des mineurs (Ceprome), qui regroupe des experts de plusieurs pays d’Amérique latine pour prévenir le phénomène des abus sexuels à l’encontre des enfants, adolescents et personnes vulnérables au sein de l’Église catholique. Fondé en 2016, cet organisme pluridisciplinaire organise des formations, des accompagnements psychologiques et des diagnostics, ou encore un soutien institutionnel. Le pontife argentin les a reçus en audience en septembre dernier.

Dans son message, le chef de l’Église catholique enjoint particulièrement les acteurs de la lutte contre les abus en Amérique latine «à éradiquer les situations qui protègent ceux qui se cachent derrière leur position pour s’imposer aux autres de manière perverse». Le cas chilien, qui avait révélé en 2018 des couvertures au plus haut degré de la hiérarchie catholique dans ce pays latino-américain, a été emblématique de ces dissimulations ces dernières années.

Des études pour comprendre la psyché des abuseurs

François suggère aussi d’étudier «pourquoi [les personnes qui abusent] sont incapables d’entrer en relation avec les autres de manière saine». Il se préoccupe également du fait «que certains acceptent d’aller à l’encontre de leur propre conscience, par peur, ou se laissent séduire par de fausses promesses, tout en sachant au fond d’eux-mêmes qu’ils sont sur la mauvaise voie».

Une société saine, plaide encore le pontife dans ce texte, s’édifie avec «des personnes mûres et cohérentes», et non pas «infantiles et rancunières».

Dans un message au IIe congrès organisé par le Ceprome en mars 2023, le pape François demandait que «l’établissement de procédures claires pour la protection des personnes vulnérables dans l’Église [devienne] une priorité dans chaque Église locale». (cath.ch/imedia/ak/lb)