L'audience ne doit pas primer sur les contenus, prévient le pape

Devant les employés de la RAI, le groupe audiovisuel public italien, le pape François a dressé les contours d’une télévision de «service public» capable de promouvoir la vérité et de lutter contre les ‘fake news’, le 23 mars 2024. À la veille de la Semaine sainte, le pontife argentin s’est montré en meilleure forme que les semaines précédentes. 

«Il fut un temps où les papes utilisaient la Sedia gestatoria (le trône mobile sur lequel les pontifes étaient portés, ndlr). Aujourd’hui, les choses ont évolué. J’utilise celle-ci qui est très pratique», a plaisanté le pape argentin en désignant son fauteuil roulant, avant d’aller longuement saluer les centaines d’employés de la RAI réunis dans la grande salle Paul VI du Vatican. Diminué depuis un mois par une infection respiratoire, le pape François a pu lire son discours intégralement. 

«Dans le domaine de l’information, servir signifie essentiellement rechercher et promouvoir la vérité, toute la vérité», a insisté le pape François devant les salariés de la RAI, groupe public qui compte environ 12’000 employés. Cela passe notamment par le fait de s’opposer aux ‘fake news› et «aux desseins sournois de ceux qui cherchent à influencer l’opinion publique de manière idéologique», a-t-il ajouté.  

Sur le service public, il s’agit de proposer une «information correcte, transmise sans préjugés, ne tirant pas de conclusions hâtives mais prenant le temps nécessaire à la compréhension et à la réflexion». «Il ne faut pas courir après l’audience au détriment des contenus», a insisté le pape. 

Conscient des défis que posent les nouvelles technologies en matière de diffusion de l’information, le pontife a souligné qu’il était nécessaire d’agir pour proposer des modèles de «régulation éthique», comme il l’avait expliqué dans son dernier message pour les communications sociales. 

Il s’agit pour le pontife de limiter «les implications néfastes et discriminatoires, socialement injustes, des systèmes d’intelligence artificielle» et de «contrer leur utilisation pour la réduction du pluralisme, la polarisation de l’opinion publique ou la construction d’une pensée unique». (cath.ch/imedia/hl/bh)