Le pape François appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Le pape François, dans son exhortation précédant la bénédiction «Urbi et Orbi», le dimanche pascal 31 mars, depuis la loggia de la basilique Saint-Pierre, a appelé à un cessez-le-feu à Gaza et à «un échange général de tous les prisonniers entre la Russie et l’Ukraine».

«Pourquoi tant de morts? Pourquoi tant de destructions?», a demandé le pontife le dimanche de Pâques, devant quelque 60’000 personnes massées sur la place Saint-Pierre de Rome.  Parcourant les différents conflits qui causent tant de victimes innocentes à travers le monde, le pape François a appelé à œuvrer, chacun selon sa responsabilité, afin que règnent la paix, la réconciliation et la fraternité au sein de l’humanité. Il a rappelé que «la guerre est toujours une absurdité et une défaite».

Des conflits qui font souffrir tant de personnes

«Aujourd’hui encore, de lourdes pierres ferment les espérances de l’humanité: la pierre de la guerre, des crises humanitaires, des violations des droits de l’homme, de la traite des êtres humains, et d’autres encore», a relevé le pape François avant la bénédiction «Urbi et Orbi», évoquant les différents conflits et situations qui font souffrir tant de personnes.

Pour le pontife argentin, «nous aussi, comme les femmes disciples de Jésus, nous nous demandons les uns aux autres: Qui roulera ces pierres?». Parlant de mystère de la résurrection de Jésus, le pape a assuré que tout commence par ce tombeau vide de Jésus.

La Terre Sainte, témoin de la Passion et de la Résurrection

Car c’est par là que «passe une voie nouvelle, la voie que personne d’autre que Dieu ne pouvait ouvrir: la voie de la vie au milieu de la mort, la voie de la paix au milieu de la guerre, la voie de la réconciliation au milieu de la haine, la voie de la fraternité au milieu de l’inimitié».

Au milieu de cette joie pascale, le pape a tourné ses pensées vers les victimes des nombreux conflits dans le monde, en commençant par la ville de Jérusalem, témoin du mystère de la Passion, de la mort et de la résurrection de Jésus, et vers toutes les communautés chrétiennes de Terre Sainte.

Israël doit garantir l’accès des aides humanitaires à Gaza

Évoquant la guerre qui secoue ces régions depuis des mois, François a prié afin que «le Christ ressuscité ouvre un chemin de paix pour les populations meurtries», réitérant son appel à ce que «l’accès des aides humanitaires à Gaza soit garanti», où plus d’un million de personnes sont menacées de famine selon les Nations Unies, alors qu’Israël est accusé d’utiliser la famine comme arme de guerre.

Le pape a, par ailleurs, exhorté de nouveau à «une libération rapide des otages enlevés le 7 octobre, ainsi qu’à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza». «Ne laissons pas les hostilités en cours continuer à toucher gravement la population civile qui est maintenant épuisée, surtout les enfants», a-t-il plaidé.

Ne pas oublier la Syrie et le Liban

Outre la Palestine et Israël, François a demandé de ne pas oublier «la Syrie qui souffre depuis 13 ans des conséquences d’une guerre longue et dévastatrice». La guerre en Syrie est la cause de «tant de morts, de personnes disparues, tant de pauvreté et de destructions», situation qui attend des «réponses de la part de chacun, y compris de la communauté internationale».

Il a également attiré l’attention sur le Liban qui «connaît depuis longtemps un blocage institutionnel et une profonde crise économique et sociale, aujourd’hui aggravée par les hostilités à la frontière avec Israël», priant afin que le Christ ressuscité «réconforte le peuple libanais bien-aimé et soutienne le pays tout entier dans sa vocation à être une terre de rencontre, de coexistence et de pluralisme».

Partout des régions endeuillées par les conflits

Le pape François n’a pas oublié le Caucase, encourageant les discussions entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, une région marquée récemment par l’exode forcé des Arméniens du Haut Karabakh, chassés de leurs terres ancestrales. Il a plaidé, avec l’aide de la communauté internationale, pour un «accord de paix qui soit définitif». Le pape a insisté sur l’aide aux personnes déplacées et le respect de leurs lieux de culte.

Citant les régions d’Afrique endeuillées par des conflits – Sahel, Soudan, Corne de l’Afrique, Kivu en République démocratique du Congo, province du Cabo Delgado au Mozambique -, il a encore évoqué la situation dramatique en Haïti et le sort du peuple des Rohingyas, persécuté au Myanmar. (cath.ch/vaticannews/be)