Saint Dominique (1170-1221) est chanoine régulier d’Osma (Espagne) lorsqu’au cours d’un voyage, il découvre les ravages provoqués dans le sud de la France par l’hérésie albigeoise. En 1205, le pape Innocent III l’envoie lutter contre celle-ci. Sa prédication, ses colloques avec les Albigeois, ont d’autant plus d’impact qu’il donne lui même le témoignage de la vie la plus évangélique et de la plus totale pauvreté. En 1215, il réunit quelques compagnons pour former l’Ordre des prêcheurs (OP), qu’il place sous la règle de saint Augustin. L’Ordre, dépourvu de toute propriété, est voué à la prédication et à l’enseignement, auxquels ses religieux sont spécialement formés. L’Ordre connaîtra un rapide développement dans toute l’Europe occidentale. De grands noms illustrent la vigueur de sa vie intellectuelle et spirituelle, entre autres Thomas d’Aquin, Albert le Grand, Fra Angelico, Maître Eckhart, Savonarole, Lacordaire... C’est ce dernier qui restaurera l’Ordre en France au XIXe siècle, après la coupure de la Révolution.
Famille et spiritualité dominicaines
L’ensemble de l’Ordre comprend aujourd’hui dans le monde 40 Provinces et quelque 9’000 religieux. Diverses Congrégations féminines se sont également placées dans la mouvance dominicaine. Outre les moniales contemplatives fondées en 1206 à Prouilhe (Aude) par saint Dominique, il existe de nombreuses autres Congrégations soit contemplatives soit apostoliques. Celles-ci se vouent à des tâches diverses, mais toujours marquées par le souci d’imprégner d’esprit chrétien les courants de la pensée moderne.
La vie des disciples de Dominique est faite d’une double action: prier et étudier puis communiquer aux autres ce qu’on a contemplé et, par là, construire l’Eglise, corps du Christ. Dans la tradition dominicaine, il n’existe pas de chemin tracé d’avance. Seul l’amour du Christ sauveur suggère la manière de s’adapter à la vie de son temps. (apic/theo/pr)