Les cinq Patriarches des Eglises orientales catholiques à Rome
Rome: Autorité patriarcale et dialogue oecuménique
Rome, 29 septembre 1998 (APIC) «C’est pour vous donner une preuve indubitable de notre affection que nous vous avons appelés à Rome, désireux de parler avec vous, désireux de rehausser le prestige de l’autorité patriarcale»: Jean Paul a ainsi «faites siennes» mardi matin, en recevant les 5 Patriarches des Eglises orientales catholiques, les paroles de son prédécesseur Léon XIII, lors de sa rencontre avec les Patriarches d’Orient, le 24 octobre 1894. Il demandait alors aux Patriarches de participer pleinement au dialogue œcuménique avec les orthodoxes.
Jean Paul II le répète plusieurs fois, les Patriarches sont «pères et chefs» de leurs Eglises. Les cinq patriarches du Moyen-Orient présents à Rome sont: le cardinal Nasrallahn Pierre Sfeir, Patriarche d’Antioche des Maronites (Liban), Maximos V Hakim, Patriarche d’Antioche des Gréco-Melkites (Syrie), Jean-Pierre XVIII Kasparian, Patriarche de Cilicie des Arméniens (Liban), Stéphanos II Ghattas, Patriarche d’Alexandrie des Coptes (Egypte), et Raphael I Bidawid, Patriarche de Babylone des Chaldéens (Irak).
En un siècle pourtant, a souligné Jean Paul II, un «long chemin a été parcouru», témoins, par exemple, le nouveau Code de droit canon pour les Eglises catholiques orientales, publié le 18 octobre 1990, et la Lettre apostolique «Orientale Lumen».
Pour Jean Paul II, qui cite sa lettre, la «catholicité de l’Eglise» se manifeste ainsi, «non par une seule tradition, et pas davantage par une communauté contre l’autre». «C’est afin qu’il nous soit accordé à nous aussi de goûter pleinement ce patrimoine divinement révélé et indivis de l’Eglise universelle qui est conservé et grandit dans la vie des Eglises d’Orient et d’Occident».
Ministère de Pierre, pomme de discorde
Le pape a affronté de face la question du ministère de Pierre, une pomme de discorde toujours actuelle avec les orthodoxes.
Le pape a souligné tout d’abord la «communion» dont témoigne la visite d’aujourd’hui: une communion «fondée sur la parole de Dieu et sur l’obéissance de l’Eglise» à cette Parole. Grâce aux patriarches, la collégialité épiscopale s’exerce, a ajouté le pape, de façon «particulièrement significative» dans l’Eglise orientale catholique. «Les patriarches en effet agissent en union étroite avec leurs Synodes.
Citant son encyclique «Ut unum sint», à propos du ministère pétrinien, Jean Paul II a lancé alors cet appel: «Il vous revient de rechercher, ensemble avec nous, les formes les plus adaptées pour que ce ministère puisse réaliser un service de la charité reconnu de tous. Je vous demande d’accorder cette aide au pape, au nom de cette responsabilité dans la recomposition de la pleine communion avec les Eglises orthodoxes, qui vient du fait que vous êtes Patriarches d’Eglises qui partagent le patrimoine théologique, liturgique, spirituel et canonique avec les Eglises orthodoxes. Dans ce même esprit et pour la même raison, je désire que vos Eglises soient pleinement associées au dialogue oecuménique de la charité et de la doctrine, au niveau local et universel».
Ainsi, les Eglises catholiques orientales ont un rôle à jouer dans le rapprochement avec les orthodoxes, a affirmé Jean-Paul II. «Vos Eglises représentent dans le sein de l’Eglise catholique cet Orient chrétien vers lequel ne cessent de se tendre nos bras pour la rencontre fraternelle de la pleine communion». (apic/imed/ba)