La Mère Teresa du désert

Afrique: Une religieuse française, doctoresse aux pieds nus dans le nord du Mali

B 26 août 1998 (APIC) Soeur Anne Marie Salomon est une doctoresse aux pieds nus. Cette religieuse française de 64 ans est engagée depuis plus de 12 ans dans des actions de bienfaisance au nord du Mali. Membre de la Congrégation de la Retraite, elle s’est installée à Gossy, où elle s’occupe bénévolement de soins de santé aux populations démunies de cette partie pauvre et désertique du Mali.

Dans cette région, le dispensaire le plus proche est à 100 km à la ronde. Née dans la ville française de La Rochelle et adoptée en Bretagne, Soeur Anne Marie Salomon s’est installée à Gossy depuis la fin de ses études de médecine, à l’âge de 45 ans. Pour ses activités en médecine, elle a construit un hôpital de brousse qui comprend une salle d’hospitalisation d’une dizaine de lits, un laboratoire, ainsi qu’une salle d’urgence.

A coté de la salle d’hospitalisation, elle a dressé une tente pour d’autres hospitalisations étant donné l’insuffisance de places dans la salle. Le laboratoire de fortune permet de faire des analyses et de détecter les maladies et leurs causes. L’année dernière, elle a ainsi dépisté 147 cas de sida sur une population d’environ 1’800 personnes. Dans le même temps, elle a traité plus de 1’000 cas de rougeoles.

La religieuse sexagénaire consulte de 100 à 150 malades par jour, en raison de 200 FCFA (environ 50 centimes) par personne. Dérisoire, compte tenu des prestations. Quand elle n’est pas à l’hôpital, elle est à son domicile privé qu’elle a appelé «mon couvent». Là aussi elle reçoit les malades à tout moment. La fièvre, la toux à cause du vent sablonneux du désert, sont les maladies qu’elle soigne le plus . Mais son lot quotidien est les accouchements. Dans cette région, les femmes ne sont pas habituées aux consultations pendant les grossesses.

Le Vatican condamne «post mortem» les écrits du Père jésuite indien de Mello

La presse italienne commente largement la note vaticane

Rome, 26 août 1998 (APIC) Onze ans après sa mort, le Vatican a condamné les idées du Père jésuite indien Anthony de Mello, exposées dans des livres diffusés à des millions d’exemplaires. On lui reproche un éloignement progressif des contenus essentiels de la foi chrétienne. La presse italienne et dans le monde a largement commenté la condamnation vaticane.

Signée par le cardinal Joseph Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le Saint-Siège a publié le 22 août une «note sur les écrits du père Anthony de Mello».

Les oeuvres du jésuite, affirme la note, «sont porteuses d’éléments valides de la sagesse orientale … mais déjà dans certains passages de ces premières oeuvres, et toujours davantage dans les publications ultérieures, on note un éloignement progressif des contenus essentiels de la foi chrétienne» à propos de la connaissance de Dieu et de la personne du Christ «qui n’est pas reconnu comme le Fils de Dieu».

«Par la présente note, la Congrégation pour la doctrine de la foi estime devoir déclarer, pour protéger le bien des fidèles, que les positions susdites sont incompatibles avec la foi catholique et peuvent causer des torts graves».

Une «note illustrative» annexée à la première note explique quelles sont, selon le cardinal Ratzinger, les erreurs du père Anthony de Mello.

Les textes du Vatican ne mentionnent pas le «New Age» mais, selon la presse italienne, c’est justement parce que de nombreux adeptes de ce courant se réclament du jésuite indien que le cardinal Ratzinger a condamné les idées du jésuite.

Né à Bombay en 1931, Anthony de Mello a étudié à l’Université Loyola de Chicago et à l’Université grégorienne de Rome. Dans ses oeuvres – dont les titres sont curieux comme ce «Message à un aigle qui se prenait pour un poulet» – Anthony de Mello mêle réflexions sur l’Evangile aux considérations inspirées du bouddhisme, de l’hindouisme et du taoïsme.

Il est mort à New York en 1987, sans avoir eu, durant sa vie, des divergences particulières avec les autorités ecclésiastiques. Après sa mort, ses livres ont connu un succès croissant, et ils ont été vendus à des millions d’exemplaires dans le monde entier. Un certain nombre de ces ouvrages ont été distribués en Italie par des éditeurs catholiques proches du Vatican.

Selon «La Repubblica» de Rome, «le Vatican est préoccupé par le «New Age», et le Père de Mello est considéré comme l’un des précurseurs de ce mouvement. Le jésuite est la personnification exacte de ce que craint le Vatican: la peur d’une contagion au sein de l’Eglise, la peur du syncrétisme religieux, la peur que la demande spirituelle de l’Occident ne trouve satisfaction dans de vagues croyances toujours moins orthodoxes. C’est aussi pour cette raison que le pape Jean Paul II prépare une encyclique contre les tentations du ’New Age’».

Le journal romain conclut: «Si le ’New Age’ s’est répandu au point de préoccuper la tradition millénaire catholique, il est devenu une mode et domine désormais même les publicités télévisées; il ne suffira pas d’un autre non du Vatican pour l’arrêter». (apic/eni/pr)

26 août 1998 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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