Pour la première fois, le successeur de Calvin est un diacre
Genève : Compagnie des pasteurs et des diacres
Genève 3 juillet 1998 (APIC) Pour la première fois depuis la Réforme, c’est un diacre et non plus un pasteur qui présidera à Genève la Compagnie des pasteurs. Depuis le 1er juillet, le nouveau Modérateur de ’l’association professionnelle’ des ministres protestants sera le diacre Maurice Gardiol. Cette désignation se double d’une autre nomination sans précédent: celle d’une femme pasteure Isabelle Graesslé, à la vice-présidente de la vénérable Institution. Si la coutume est respectée, elle devrait lui succéder dans trois ans.
Après sa formation effectuée à l’Ecole supérieure de Commerce, puis à l’Ecole de service social, Maurice Gardiol est entré en 1971 au Centre social protestant, où on lui confie rapidement la responsabilité de créer un Service des réfugiés pour la Suisse romande. Sept ans plus tard, il accepte l’appel de la paroisse de Bernex-Confignon, qui recherche un diacre pour animer ses groupes bibliques et les activités avec les enfants et les jeunes. Il accomplit alors la formation diaconale romande.
Maurice Gardiol se sent tout à fait à l’aise dans son rôle de diacre. Selon lui, il ne faudrait pas parler de «diaconat», au masculin, mais de «ministères diaconaux», au pluriel, car leur variété est à la mesure des charismes particuliers des diacres. L’Eglise profite donc de leurs compétences spécifiques, comme dans le cas de Maurice Gardiol, initiateur et cheville ouvrière de l’Aumônerie genevoise oecuménique auprès des requérants d’asile (AGORA) jusqu’en 1997. Non théologien, Maurice Gardiol compte beaucoup sur les compétences d’Isabelle Graesslé, sa vice-présidente.
C’est Calvin qui ordonna en 1541 la création de la «Compagnie des pasteurs». Cette institution jouera un rôle clef dans l’histoire de la Cité durant trois cents ans, avant de perdre de son pouvoir civil au XIXe siècle. Quant aux ministères diaconaux, dont «l’invention» remonte aux mêmes Ordonnances, ils furent réintroduits en 1967 dans les Eglises romandes, après un long oubli. Les diacres sont admis au sein de l’association depuis les années 80.. La Compagnie est aujourd’hui une autorité ecclésiastique, aux côtés du Consistoire et du Conseil de l’Eglise.. (apic/spp/mp)