Un document qui concerne le nombre des paroisses de France

France: L’aménagement du territoire intéresse enfin l’Eglise catholique

Paris, 9 juin 1998 (APIC) L’Eglise catholique de France, muette lors du débat sur la loi Pasqua concernant l’aménagement du territoire, publie un document «Eglise et société, face à l’aménagement du territoire». Il est le fruit du Colloque d’octobre 1997 tenu au Sénat, par le Comité épiscopal socio-économique et politique de la Commission sociale des évêques de France.

Ce débat avait rassemblé élus locaux, experts et hommes d’Eglises. Historiens et hommes d’Eglises ont montré comment au cours de l’histoire, l’Eglise a façonné le territoire français et aujourd’hui s’est lancée dans ce qu’on appelle la «restructuration des diocèses».

Il est ressorti, dans ce débat, que les uns et les autres sont invités à collaborer. Une concertation est indispensable pour qu’à tous les niveaux le lien social, aujourd’hui si fragile, puisse être renforcé et pour que ne soit pas oubliée la primauté de la personne.

Mgr André Lacrampe, président du Comité épiscopal socio-économique et politique, entouré de M. Arrighi de Casanova, ancien président de la section des économies régionales de l’Aménagement du territoire du Conseil économique et social et du Père Paul Houée, directeur de recherches à l’Institut national de recherches agronomiques, viennent de présenter les axes majeurs de la publication.

Une expérience concrète en Bretagne

Le Père Houée a présenté une expérience concrète dans le diocèse de St Brieux et Trégiez, en Bretagne: le regroupement des paroisses «greffé» sur le mouvement des regroupements des communes (372) particulièrement dynamique avec la création de 36 établissements publics de coopération intercommunale. Les 406 paroisses catholiques précédentes sont désormais au nombre de 70. On compte aujourd’hui 44 communautés pastorales et 8 zones pastorales contre les 40 anciens doyennés. Objectif: mieux coller aux nouvelles réalités sociologiques et démographiques pour que l’Eglise soit «un signe vivant pour vivre la mission là où les hommes font carrefour». A ce jour, 65 diocèses français, soit les deux tiers, ont fait ou font leur réaménagement pastoral. Reste, souligne le Père Houée à harmoniser la terminologie de ce «redécoupage», très disparate à ce jour.

La notion de «pays» qui refait surface dans les institutions républicaines comme base de relations avec la région, l’Etat national et l’Europe, peut-elle s’harmoniser avec celle de diocèse? Concrètement, un «pays» peut-il recouvrir deux diocèses? «Il existe déjà des zones interdiocésaines qui font droit à la notion de pays», répond Mgr Lacrampe. En France, 7 grandes régions sont en train de se dessiner. Comment l’Eglise compte y répondre? «Elle est en avance puisque elle a elle-même créé 8 régions apostoliques», explique le Père Houée. Le remodelage du paysage pastoral ne répond-il pas d’abord à la crise des vocations? «C’est bien évidemment une réalité dont il nous faut prendre la mesure. Entre 1982 et 1990, le nombre de prêtres a baissé de 40% et celui des religieuses de 60%. Les nouveaux paysages pastoraux associent de près les laïcs à la vie de l’Eglise», convient ce dernier.

De son côté, Mgr Lacrampe explique qu’il y a «une éthique de la responsabilité à développer. Si on dénombre tous ceux qui s’intéressent et participent à la vie de l’Eglise, on est loin d’être dans un désert spirituel» (apic/jcn/ba)

3 mai 2001 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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