Un très haut degré de consensus, quelques points à préciser

Rome: Accord entre catholiques et luthériens sur la doctrine de la justification

Rome, 25 juin 1998 (APIC) La déclaration commune entre catholiques et luthériens sur la doctrine de la justification par la foi est un «résultat exceptionnel du mouvement oecuménique», a souligné jeudi à Rome, le cardinal Edward Iris Cassidy, Président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens.

Après l’accord de l’ensemble des Eglises membres de la Fédération luthérienne mondiale (FLM) la réponse officielle du Vatican se félicite du très haut degré de concordance atteint dans ce document. Les responsables de l’Eglise catholique et de la Fédération Luthérienne Mondiale signeront donc l’automne prochain, dans un «lieu symbolique qui reste encore à préciser», un accord historique de 44 points sur la doctrine de la justification. Cette controverse fut «le point crucial du conflit entre Martin Luther et les autorités de l’Eglise au XVI°siècle» a rappelé Mgr Cassidy.

«La déclaration compte 44 affirmations communes, explique encore le cardinal Cassidy, qui traitent des vérités fondamentales sur la justification. L’accord atteint sur ces points nous permet de dire qu’un haut degré de consensus existe; par conséquent, là où ce consensus est réalisé, les condamnations prononcées réciproquement au XVI° siècle ne s’appliquent plus au partenaire respectif d’aujourd’hui.»

Cela dit, le cardinal a précisé que «l’Eglise catholique estime que l’on ne peut pas encore parler d’un consensus de nature à éliminer toute différence, entre catholiques et luthériens, dans la compréhension de la justification» L’une des trois difficultés majeures qui restent en suspens porte sur le n°44 de la déclaration, relatif à «l’homme justifié en tant que pécheur». «L’explication luthérienne, précise encore le cardinal Cassidy, semble en contradiction avec la compréhension catholique du baptême par lequel tout ce que l’on peut, à juste titre, appeler péché, est effacé. La concupiscence reste évidemment dans le justifié, mais pour les catholiques elle ne peut, à proprement parler, être qualifié de péché, tandis que pour les luthériens, celle représente réellement un péché». Ainsi, l’étude va se poursuivre de part et d’autre.

Le cardinal Cassidy, «heureux» d’un tel pas, conclut : «Le consensus atteint sur la doctrine de la justification, malgré ses limites, résout virtuellement une question longuement débattue». (apic/imed/mp)