Les Eglises d’Asie sont en état de mission

Paris: Le Père Rossignol dresse le bilan du Synode pour l’Asie

Paris, 21 mai 1998 (APIC) Paris: Le Père Rossignol dresse le bilan du Synode pour l’Asie. Ni repliées sur elles-mêmes, ni obnubilées par leurs problèmes internes. Elles veulent comprendre de mieux en mieux leur place dans des sociétés au patrimoine culturel et spirituel unique au monde. Le Père Raymond Rossignol, supérieur général des Missions étrangères de Paris (MEP), a assisté au Synode pour l’Asie. Il en a dressé un bilan devant l’Association des journalistes de l’information religieuse (AJIR), à Paris.

Les Eglises d’Asie sont convaincues qu’elles ont à promouvoir le respect de la liberté de chacun, du droit, de la fraternité et de la justice en les articulant sur l’annonce de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. Le message final du Synode a tenu compte de la très grande diversité de liberté d’expression, du contexte économique de ces Eglises et de leur désir sincère d’être solidaire les unes des autres.

Outre les meurtres au Vatican, le Père Rossignol relève une autre note sombre au tableau: «Alors que nous parlions des enjeux du dialogue interreligieux, un évêque pakistanais, Mgr John Joseph, n’a pas eu d’autre solution que de suicider pour faire entendre la voix de son Eglise dans ce pays musulman. Nous n’ignorons pas que ceux qui ne partagent pas notre foi, ne partage pas non plus notre souci de dialogue».

Concernant l’identité propre des Eglises d’Asie, il est regrettable, mais inévitable, que les Eglises d’Orient aient transposé leurs modèles. Elles doivent fournir un gros effort en matière d’inculturation sans oublier que la Chine, le Japon, La Corée, le Vietnam ont donné de nombreux martyrs, preuve qu’ils ont fortement intégré le christianisme. L’inculturation ne se décrète pas, c’est l’affaire de temps et de maturation. Au sud de l’Inde, par exemple, les Eglises de rite oriental ont un dynamisme missionnaire extraordinaire, a-t-il commenté.

Les Eglises d’Asie aspirent à plus d’autonomie

Les traductions liturgiques doivent toutes être examinées à Rome alors «qu’il n’y a personne de compétent, linguistiquement et culturellement, à la curie pour le faire», s’étonne le Père Rossignol. Et de poursuivre: «Des Conférences épiscopales se plaignent de la lenteur tatillonne avec laquelle Rome réagit à leurs propositions de nominations d’évêques qu’elles préparent pourtant avec soin. Mais au Synode pour l’Asie, aucune animosité, ni de rancœur, n’ai été ressenties à ce sujet. La fidélité à Rome a plutôt été affirmée.

Les 59 propositions émises durant le Synode seront travaillées par un groupe d’une douzaine de personnes. L’exhortation apostolique qui en ressortira sera annoncée par le pape lui-même, lors d’un voyage qu’il fera probablement dans trois pays différents: l’Inde, les Philippines et Hong Kong. «Il faut bien dire que le message final est assez quelconque, je le dis d’autant plus librement que j’ai été associé à sa rédaction» conclut le Père Rossignol. (apic/jcn/ab)

19 avril 2001 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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