Les autorités mises en cause par les Sœurs de sa Congrégation

Congo: Protestation après l’assassinat de Soeur Desrumaux

Rome, 20 avril 1998 (APIC) Le diocèse de Kananga, dans le Kasaï occidental, en République Démocratique du Congo, a protesté publiquement suite à l’assassinat de Soeur Anne Desrumaux, religieuse belge de la Congrégation des Soeurs de la Charité de Heule, assassinée dans son couvent de Sainte-Thérèse à Nganza dans la nuit du mercredi 8 avril au jeudi Saint 9 avril, par un groupe armé en uniforme.

Une troupe armée avait déjà fait irruption dans le couvent dans la nuit du dimanche des Rameaux. Soeur Anne, après avoir caché ses soeurs, a marchandé avec les assaillants et leur a remis une somme d’argent. Ceux-ci avaient alors été mis en fuite par la sirène déclenchée par les soeurs pour alerter la population locale qui les soutient.

Le mercredi, la religieuse recevait une convocation des autorités locales pour être entendue sur ces faits.

Dans la nuit du mercredi à jeudi, le scénario s’est répété. Selon Fides, une vingtaine d’hommes en armes pénétraient dans le couvent. Une religieuse a assisté, de sa cachette, à l’assassinat de soeur Desrumaux, alors que celle-ci allait au devant d’eux en leur demandant ce qu’ils voulaient. La réponse: deux rafales d’armes automatiques. La religieuse a été secourue par les voisins et le chauffeur du couvent. Elle est morte avant de recevoir les premiers soins à l’hôpital..

Les funérailles de la religieuse ont été célébrées le Saint 10 avril en la cathédrale Saint-Clément de Kananga par l’archevêque, Mgr Godefroid Mukeng’a Kalong, en présence d’une foule nombreuse et du gouverneur de la province. Une protestation du diocèse a été lue publiquement à cette occasion et remise au gouverneur, tandis qu’une plainte contre l’Etat était déposée au parquet local.

Les consoeurs de Soeur Desrumaux mettent en effet aujourd’hui en cause les autorités locales, et notamment le gouverneur et maire de Kananga. La religieuse, qui était infirmière et missionnaire au Kasaï depuis trente ans, avait auparavant refusé, en tant que supérieure de la communauté, de prêter la salle de la mission aux autorités locales, selon le principe de séparation de l’Eglise et de l’Etat.

Une friction était également survenue à propos de l’école gérée par les religieuses, dont une tribu désirait prendre le contrôle. Ce qui fait penser à ses consoeurs qu’il s’agit d’un «règlement de comptes», et non d’un «crime crapuleux», sans connotation politique, selon la version du ministère belge des Affaires étrangères. (apic/imed/cip/pr)

20 avril 2001 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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