Rome: Synode pour l’Asie
Faire preuve de discernement face aux «spiritualités orientales»
Rome, 26 avril 1998 (APIC) Le pape Jean-Paul II a appelé à l’évangélisation en parlant du Synode sur l’Asie, et rappelé le commandement du Christ: «Allez, enseignez toutes les nations». Mgr Paul Josef Cordes, président du Conseil pontifical «Cor Unum» a pour sa part exprimé le souhait de voir les chrétiens faire preuve de discernement face aux «spiritualités orientales».
Le pape Jean Paul II a évoqué le Synode pour l’Asie lors de la prière mariale du Regina Caeli, dimanche 26 avril à midi, Place Saint-Pierre. «Alors que nous lisons ces jours-ci les Actes des Apôtres, a dit le pape, et que nous parcourons à nouveau les premiers pas de l’Eglise, comment ne pas nous souvenir que l’Assemblée Spéciale du Synode des Evêques pour l’Asie se déroule actuellement? La côte asiatique de la Méditerranée a été le berceau du christianisme. Après deux mille ans, l’Eglise s’interroge sur sa présence en Asie et, le regard tourné vers cet immense continent où vivent les trois quarts de l’humanité, elle écoute à nouveau la parole du Christ:
Le pape, très essoufflé, a exprimé ses voeux pour que, grâce à l’Esprit de la Pentecôte, le «chemin de l’Eglise en Asie soit toujours plus rapide afin que le troisième millénaire soit marqué par la saison d’une nouvelle floraison de l’Evangile parmi les nobles nations de ce continent»
Le long effort missionnaire
S’exprimant en fin de semaine, le Supérieur Général de la Compagnie de Jésus, le Père Hans-Peter Kolvenbach, il a pour sa part constaté la «disproportion criante» entre «le long effort missionnaire accompli en Asie» et les «résultats de cet effort».
Le P. Kolvenbach a en outre insisté sur la nécessité du «témoignage d’un sens fort du Dieu d’amour» et sur la «gratuité» de la démarche. «Pour que rayonne l’amour du Christ, la démarche évangélisatrice, a-t-il dit, doit être marquée de gratuité, le dialogue inter-religieux et l’inculturation exempts de tout calcul. C’est dans le désintéressement total que le chrétien souhaite pour l’autre l’expérience de l’amour du christ. Ce qui importe, quoi qu’il en soit des statistiques, c’est que les chrétiens fassent rayonner le Christ et sa mission unique d’amour».
Mgr Sergio Sebastiani, président de la Préfecture des Affaires économiques du Saint-Siège, a de son côté centré son intervention sur la récente crise monétaire du Sud-Est asiatique. Elle s’inscrit, a-t-il constaté, dans le mouvement de globalisation de l’économie mondiale: celle-ci, selon lui, favorise la production et la distribution des denrées, en en limitant les prix. Mais elle a, à ses yeux, une autre conséquence: elle «détermine la marginalisation des acteurs les plus faibles et aggrave ainsi le chômage».
Mgr Sebastiani a demandé la mise en place de remèdes et souligné la nécessité et l’urgence d’une réglementation internationale qui offre des garanties à tous les acteurs; une protection de la part des Etats et des Institutions bancaires créditeurs; la renégociation des dettes.
Enfin, dans le cadre du dialogue inter-religieux, Mgr Paul-Josef Cordes, président du conseil Pontifical «Cor Unum» (oeuvres de charité du pape), a mis en garde contre les éventuels dangers de l’influence des spiritualités orientales sur l’Occident. «Ce dialogue, a-t-il déclaré, ne doit pas mettre en doute que le Christ est l’unique Médiateur».
A propos du Bouddhisme «qui se répand de plus en plus en Occident», Mgr Cordes a expliqué qu’aux Etats-Unis, des maisons de retraites d’inspiration bouddhiste accueillent acteurs, hommes d’affaires ou politiciens, et qu’on estime à 500’000 les personnes se référant au Bouddhisme en Allemagne. Il a souligné que ce phénomène manifeste le «manque d’expérience» de l’Occident dans la transmission de la foi.
Mgr Cordes a encore souhaité que les chrétiens, qui ont en Asie une longue expérience de ces religions orientales, «informent les pasteurs occidentaux des éventuels pièges de l’anthropologie bouddhiste…» (apic/imed/pr)