La «Journée suisse des malades» célébrée dans les paroisses
La «Journée suisse des malades», célébrée traditionnellement en Suisse le premier dimanche de mars, a été l’occasion de mettre cette année les personnes malades, âgées ou handicapées au centre de l’attention – et avec elles tous les soignants et soignantes, médecins et thérapeutes qui contribuent à leur guérison et à leur bien-être.
A l’occasion de cette journée célébrée dans les paroisses, les évêques et abbés territoriaux de Suisse rendent hommage aux membres du corps médical pour les responsabilités qu’ils assument dans leur travail quotidien. «Guérir, retrouver la santé» est le but de tout art médical, expliquent-ils dans leur message à l’occasion de cette journée, «mais la vie impose des limites à toutes les possibilités médicales, aussi grandioses soient-elles».
«Chaque phase de la vie a déjà ses propres défis et est liée à un nouveau départ et à une nouvelle orientation. Qu’en est-il de notre «guérison» lorsque le diagnostic médical est «incurable»? Comment réagissons-nous à un accident qui contrecarre tous nos projets d’avenir? Nous sommes tributaires de nos semblables qui partagent de tels défis. C’est pourquoi, à l’occasion de la Journée suisse des malades, nous pensons aussi à tous les proches, amis et connaissances qui, souvent sans le savoir et dans la sphère privée, assurent l’accompagnement et les soins avec une grande fidélité», souligne Mgr Markus Büchel, évêque de St-Gall, au nom des évêques et abbés territoriaux de Suisse.
La maladie, une occasion de rencontre avec le Seigneur
Il rappelle que l’Eglise catholique célèbre cette année une année jubilaire, une «Année sainte», qui nous invite à devenir des «pèlerins et pèlerines de l’espérance», en citant le message de saint Paul: «et l’espérance ne déçoit pas» (Rm 5,5), des paroles réconfortantes. «Mais comment pouvons-nous rester forts lorsque nous sommes frappés par des maladies graves et invalidantes ? Ou comment y parvenir lorsque nous voyons, en plus de notre propre souffrance, celle de ceux et celles qui nous aiment et qui se sentent impuissants malgré toute leur proximité ? Dans de telles situations, nous ressentons le besoin d’un soutien plus grand que nous: nous avons besoin de l’aide de Dieu, de sa force et de sa présence tangible. Jésus envoie ses disciples (cf. Lc 10, 1-9) et les charge de dire aux malades: ›Le royaume de Dieu est proche de vous’. Cela signifie qu’il veut qu’ils aident à reconnaître même la maladie douloureuse comme une occasion de rencontre avec le Seigneur. La promesse des disciples aide l’homme malade à découvrir dans la foi une force qui le soutient même à travers ce qui est difficile, à travers la souffrance. Les disciples envoyés de Jésus deviennent les messagers de cette espérance qui se fonde sur la croix et la résurrection de Jésus. Elle est l’ancre qui, par-delà la souffrance et la mort, promet la vie en plénitude».
La Journée suisse des malades est placée sous la devise ««Aide à l’entraide». Et Mgr Büchel de se demander comment pouvons-nous, en tant que «pèlerins de l’espoir», devenir des accompagnateurs et des accompagnatrices de personnes malades pour les aider à se prendre en charge ?
Même le dernier chemin vers la mort peut être comme un départ. Mgr Büchel
Pour l’évêque de St-Gall, chaque maladie, en particulier chaque maladie grave ou atteinte durable, même le dernier chemin vers la mort peut être comme un départ. «Un départ qui m’oblige à laisser derrière moi ce qui m’est familier et à accepter ce qui n’est pas habituel, voire souvent non désiré». L’«aide à l’entraide» consiste alors à accompagner une personne sur ce chemin. «Cela signifie accompagner le processus souvent douloureux du lâcher prise en écoutant, en discutant avec lui et en lui témoignant de l’affection. Je peux essayer de prendre en considération ce qui aide à améliorer la qualité de vie et finalement à renforcer l’espérance chrétienne d’une vie à la présence de Dieu». (cath.ch/ces/be)
Pour la première fois en Suisse en 1939
La Journée des malades a été organisée pour la première fois en Suisse en 1939 à l’initiative de la Dr Marthe Nicati, spécialisée dans la tuberculose. La manifestation a été étendue à officiellement à l’ensemble de la Suisse en 1943. Aujourd’hui, la Journée des malades est une association d’utilité publique dont le siège est à Berne. Ses membres sont des organisations de patients, des ligues de la santé, des associations professionnelles et de branche, la Conférence suisse des directrices et directeurs cantonaux de la santé (CDS) ainsi que d’autres associations et organisations actives dans ce domaine. Le 2 mars 2025, la devise de la journée est «Aide à l’entraide». BE