Una Voce Suisse romande : «Ni schismatiques ni excommuniés» (021188)

Una Voce solidaire de Mgr Lefebvre

La Roche, 2novembre(APIC) «Nous ne sommes ni schismatiques ni excommuniés», affirme M. Jean Brodard, éditeur du bulletin de la section romande

d’»Una Voce Helvetica», une association fondée il y a 23 ans «pour assurer

la défense du latin et du chant grégorien dans la liturgie». Connu dans son

village gruyérien de La Roche sous le nom de Jean des Neiges, M. Brodard

souligne qu’Una Voce Suisse romande rejette «le prétendu esprit conciliaire

qui sème la subversion dans l’Eglise» et revendique 1’500 abonnés pour son

bulletin romand.

«Nous ne nous désolidarisons pas de Mgr Lefebvre, affirme l’éditeur d’Una Voce, mais notre association et Ecône sont deux choses nettement différentes; nous n’avons rien à voir avec Ecône, si ce n’est que nous avons

en grande majorité des prêtres de la Fraternité St-Pie X qui viennent

célébrer la messe selon l’ordo de St Pie V dans les centres que nous avons

ouverts en Suisse romande». A la suite du schisme d’Ecône – que Jean des

Neiges refuse de qualifier comme tel – il n’y a eu aucune défection dans la

section romande d’Una Voce, affirme-t-il.

Les membres d’Una Voce restent aux côtés de Mgr Lefebvre, poursuit-il,

«et continuent de faire prospérer notre mouvement intégriste avec les

prêtres de la Fraternité St-Pie X qui nous assurent – et eux seuls, à part

cinq ou six exceptions en Suisse romande – la messe traditionnelle de St

Pie V». Ainsi, dans son bulletin de septembre, M. Brodard publie les adresses d’une quinzaine de lieux de culte ou l’on peut participer à l’ancienne

messe dans toute la Romandie. Il relève que les adhérents de l’association

ne cherchent pas à demander à l’évêque du lieu l’indult pour la messe St

Pie V, «car les conditions demandées sont inacceptables» et ne participent

pas aux messes autorisées, par exemple dans une chapelle du couvent des Ursulines à Fribourg. Dans cette même ville, plus d’une centaine de personnes

participent, selon lui, chaque dimanche à la messe traditionaliste dans

l’ancien cinéma Capitole, transformée en «Chapelle de Notre-Dame Gardienne

de la Foi».

Il affirme que le nombre de fidèles est resté stable dans les autres

lieux de culte intégristes malgré le schisme d’Ecône et les sanctions canoniques menaçant les participants à ces offices illicites. «Nous restons

catholiques romains et nous disons à ceux qui prétendent que nous nous mettons en dehors de l’Eglise catholique, que cela ne nous fait ni chaud ni

froid», lance encore l’éditeur d’Una Voce. De fait, relèvent les

canonistes, c’est à la seule autorité légitime de l’Eglise et non pas à un

fidèle en particulier de porter un jugement s’il y a schisme ou non et le

pape et les évêques se sont clairement prononcés dans ce sens. D’autre

part, il faut relever selon ces spécialistes de droit canon, que le fait de

participer à une messe illicite n’est pas suffisant pour encourir automatiquement l’excommunication, car il faut prendre en considération l’attitude

intérieure des personnes : ce qui est déterminant, c’est s’il y a une attitude intérieure de rejet formelle et durable du Concile Vatican II et de

l’autorité du pape et des évêques. Ceux qui incitent à la désobéissance de

façon persistante contre le magistère de l’Eglise en matière grave (et

c’est ici le cas), ont des circonstances aggravantes et sont coupables des

sanctions canoniques correspondantes (excommunication). (apic/be)

2 novembre 1988 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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