Sri Lanka: 167 catholiques inscrits au catalogue des «Témoins de la foi»
Les 167 fidèles catholiques tués dans une église au Sri Lanka le dimanche de Pâques, le 21 avril 2019, seront inclus dans le Catalogue des «Témoins de la foi» du XXIe siècle, rédigé par le Dicastère pour les causes des saints et présenté au cours de l’Année jubilaire.
La nouvelle a été annoncée à Colombo lors d’une veillée en mémoire des victimes, a rapporté l’agence Fides le 3 mai 2025. Se référant à la communication officielle reçue du Dicastère, l’archevêque de Colombo, le cardinal Malcolm Ranjith, a expliqué que ce choix «vise à honorer leur sacrifice motivé par la haine de la foi»
Des centaines de personnes, parmi lesquelles des personnalités religieuses chrétiennes, bouddhistes, hindoues et musulmanes, ont participé à une veillée à la mémoire des victimes qui s’est tenue ces derniers jours dans l’église catholique Saint-Antoine, prise pour cible lors des attentats.
Morts en haine de la foi
À côté des noms des 167 catholiques morts dans les attentats perpétrés dans les églises Saint-Antoine à Colombo et Saint-Sébastien à Negombo, choisis «en raison de leur opposition violente à leur foi motivée par l’odium fidei (la haine de la foi)», sept autres victimes d’autres confessions ont également été «commémorées avec respect», a rappelé le Père Jude Fernando, prêtre à Colombo. Les témoins de la foi ont été sélectionnés par la commission spéciale du Vatican* chargée de dresser et de mettre à jour la liste à l’occasion du Jubilé.
Plus de 269 personnes ont été tuées, et 500 autres blessées, dans les attentats quasi simultanés perpétrés le dimanche de Pâques dans trois hôtels touristiques et trois églises, deux catholiques et une protestante, le 21 avril 2019. L’opération a par la suite été revendiquée par un groupe ayant prêté allégeance à l’organisation djihadiste Etat islamique (EI). L’Église catholique au Sri Lanka réclame une enquête plus approfondie sur ces attentats, afin de clarifier l’implication présumée de fonctionnaires et d’appareils étatiques.
Lenteur de l’enquête
L’archevêque de Colombo s’était fait le porte-parole du mécontentement des évêques du Sri-Lanka, qui avaient envoyé une lettre au président Gotabaya Rajapaksa en juillet 2021. Il demandait que toute la lumière soit faite sur ces attaques. Les évêques sri-lankais avaient donné un mois à l’exécutif pour donner enfin une réponse «crédible» sur les attentats; le délai passé, mais aucune des clarifications demandées par les évêques sri-lankais sur l’enquête n’avaient été apportées. Ce qu’avait déploré, dans une conférence de presse, le cardinal Malcolm Ranjith.
Deux ans plus tard, en 2023, et près de cinq mois après la présentation du rapport final de la Commission présidentielle d’enquête, ni les responsables matériels des attentats, ni leurs commanditaires n’avaient été jugés. Les évêques avaient alors lancé un ultimatum et menacent de porter l’affaire devant la Cour internationale de justice.
Le nouveau gouvernement d’Anura Kumara Dissanayake, élu président du pays à l’automne 2024, a publiquement réaffirmé son engagement à mener une enquête approfondie sur les attentats de Pâques. (cath.ch/fides/bh)
*Le pape François, dans une lettre publiée le 5 juillet 2023, a institué la «Commission des nouveaux martyrs – témoins de la foi» auprès du dicastère pour les Causes des saints, en vue du Jubilé de 2025. Ce groupe de travail a pour objectif de dresser un catalogue de toutes les personnes qui ont versé leur sang pour confesser le Christ et témoigner de l’Évangile.