Les chrétiens du Pakistan appellent à la désescalade des tensions avec l’Inde
Les tensions entre l’Inde et le Cachemire ont atteint un nouveau pic. Le 5 mai 2025, le Pakistan a déclaré avoir mené un deuxième essai de tir de missile. Inquiets, des chrétiens du Pakistan appellent leurs dirigeants politiques à privilégier la voix de la paix.
Après l’attentat au Cachemire le 22 avril 2025 par des hommes armés, qui a fait 26 morts civils mais dans lequel le Pakistan nie toute implication, le Premier ministre hindou Narendra Modi a donné son feu vert à une «riposte» militaire. Se préparant à son tour à une frappe indienne «imminente», le Pakistan a depuis mené deux essais de tir de missile.
Les risques d’escalade militaire sont d’autant plus prononcés que le conflit a déclenché une guerre de l’eau entre les deux pays. Accusant New Delhi de modifier le débit du fleuve Chenab, le Pakistan a suspendu le traité de partage des eaux entre les deux voisins signé en 1960. Ce cours d’eau majeur prend sa source en Inde, mais son contrôle a été attribué au Pakistan.
La crainte monte au Pakistan
Au Pakistan, les gens sont inquiets face à la montée des tensions avec l’Inde. «Les plus âgés se souviennent de la guerre. Une certaine peur règne parmi la population, qui assiste à l’escalade à la frontière, aux affrontements armés et aux victimes, témoigne le Père capucin Qaisar Feroz OFM, de Lahore, à l’agence Fides. «Ce qui ressort, poursuit-il, c’est que les dirigeants des deux côtés de la frontière incitent à la violence et au conflit.» Une guerre de l’eau aura «un impact certain sur les populations pauvres, et plus largement sur toute la population civile».
Appel des chrétiens à la raison
Pour le secrétaire exécutif de la Commission pour les communications sociales de la Conférence épiscopale du Pakistan, il faut absolument faire entendre aujourd’hui des paroles de paix des deux côtés de la frontière et entamer des pourparlers, «en faisant appel à la raison et en pensant au bien de nos peuples respectifs».
Des initiatives et des rencontres interreligieuses, à laquelle participent des franciscains et des dominicains, ont été organisées pour inviter les dirigeants politiques à rechercher le dialogue et la paix. «La violence est une défaite en toutes circonstances et en tout temps», souligne le Père Feroz, exprimant les sentiments et les espoirs de la communauté catholique. (cath.ch/fides/lb)