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Italie : Le gouvernement prêt à signer un accord avec les Témoins de Jéhova ?
La liberté de conscience n’autorise pas tout
Rome, 12 décembre 1999 (APIC) Le gouvernement italien étudie actuellement la possibilité de signer un accord avec les Témoins de Jéhova. Une démarche qui étonne les milieux catholiques de la Péninsule, car la secte considère volontiers l’Etat comme «diabolique» et incite ses fidèles à s’en tenir le plus éloignés possible.
Les Témoins de Jéhova professent des croyances qui frisent l’auto-exclusion de la société, en interdisant notamment les transfusions de sang ou en refusant le service militaire et diverses autres lois. Les membres sont par ailleurs incités à rompre les contacts avec les personnes qui ne sont pas membres du groupe.
Présents en Italie depuis 1903, et considérés la troisième présence religieuse après les catholiques et les musulmans, les Témoins de Jéhova cherchent actuellement à obtenir une reconnaissance élargie par l’Etat. Depuis 1976 déjà, ce groupe, que certains considèrent destructif, jouit en Italie du statut d’Institut de Culte, avec toutes les prérogatives que cela suppose : ses ministres peuvent célébrer des mariages qui ont des effets civils, ils peuvent faire de l’apostolat dans les prisons et jouissent d’une liberté importante pour se rendre dans les maisons et diffuser leur doctrine.
L’idée d’élargir encore la reconnaissance légale des Témoins de Jéhovah a suscité de vives réactions côté catholique. L’Etat italien devrait réfléchir avant de signer un accord avec un groupe qui «intervient de façon négative ou qui s’oppose aux règles de la cohabitation civile», rappelle le quotidien de la Conférence épiscopale «L’Avvenire». «La liberté de conscience que l’Etat doit garantir ne peut pas être en contradiction avec la sauvegarde des autres droits humains et civils pour tous les citoyens». Afin d’éviter que des délits et des abus ne soient commis avec son aval, l’Etat, avant toute décision, devrait demander les avis des diverses commissions sur les sectes constituées dans plusieurs pays européens, souligne le commentateur. .
Dans un récent article de «Civiltà Cattolica», le Père Giuseppe De Rosa souligne de son côté que les Témoins de Jéhova ne sont pas chrétiens car ils ont «falsifié l’Ecriture Sainte», qu’il n’ont pas de vie religieuse proprement dite et, ce qui est peut-être pire, qu’ils sont victimes d’une sorte de «plagiat mental» qui les pousse à rompre toute relation humaine avec ceux qui ne font pas partie de leur organisation. Toutes ces caractéristiques sont selon lui typiques d’une secte ou d’un groupe destructif. (apic/zn/mp)