Homélie du 25 mai 2025 (Jn 14, 23-29)
Marc-Olivier Girard, diacre – Eglise Saint-Joseph, Lausanne
Chers frères et sœurs, bientôt quarante jours se sont écoulés depuis Pâques. Pendant tout ce temps, le Seigneur Jésus ressuscité a bu et mangé avec nous ses disciples. Pendant tout ce temps, il nous a instruits avec patience sur le Royaume. Pendant tout ce temps, sa gloire est Chers frères et sœurs, bientôt quarante jours se sont écoulés depuis Pâques. Pendant tout ce temps, le Seigneur Jésus ressuscité a bu et mangé avec nous ses disciples. Pendant tout ce temps, il nous a instruits avec patience sur le Royaume. Pendant tout ce temps, sa gloire est restée encore voilée sous les traits d’une humanité ordinaire.
Dans quelques jours, cette humanité va entrer à jamais dans la gloire divine. Le Seigneur Jésus va monter aux cieux. Son départ est imminent.
Mais, Seigneur, reste avec nous ! Oui, reste avec nous ! « Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse ». Seigneur, pourquoi devrais-tu partir ? Nous avons besoin de toi. La guerre, le réchauffement climatique, l’économie, l’intelligence artificielle… toutes ces choses : elles nous inquiètent.
Qu’est-ce que le Seigneur répond ?
« Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé. Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens vers vous ».
Le Seigneur part mais il revient vers nous
Oui, chers frères et sœurs, le Seigneur part mais il revient vers nous. Il revient vers nous dans un mystère d’intimité, un mystère de joie, un mystère de paix : le mystère de Dieu Trinité qui se donne, qui habite en nous et qui nous apaise vraiment.
Entrons dans ce mystère d’amour en écoutant Jésus dans l’Évangile.
« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure ».
Aujourd’hui, Jésus nous promet qu’il ne va pas s’éloigner de nous en partant, qu’il ne va pas nous abandonner à nos angoisses. Au contraire, en gardant sa parole et en accueillant son Esprit, c’est Dieu-Trinité tout entier qui va venir en nous et nous apaiser.
Garder la parole de Jésus
Aujourd’hui, Jésus nous demande de garder sa parole. Garder sa parole pour s’ouvrir à quelque chose d’infiniment plus grand que notre humanité. Garder sa parole pour devenir la demeure de Dieu. Garder sa parole pour laisser habiter la Très Sainte Trinité en nous.
Jésus a lui-même gardé la parole de son Père qui donne la vie éternelle. Vie éternelle qu’il est venu nous annoncer comme un époux déclare son amour à son épouse. Soyons attentifs aux signes de son amour. Laissons-nous séduire par ses marques de tendresse. Écoutons fidèlement sa parole. Cette parole qu’il nous demande de garder, frères et sœurs.
Aux noces de Cana, qu’est-ce qui est gardé jusqu’à la fin du repas ? Qu’est-ce que Marie-Madeleine garde en vue de l’ensevelissement de son Seigneur ? Quelle est la fête hebdomadaire que les Juifs tiennent tant à garder ? C’est le bon vin qui est gardé à Cana pour être versé aux convives tout au long de la noce. C’est un parfum très pur et de très grande valeur qui est gardé par Marie-Madeleine pour être versé sur les pieds de Jésus en vue de son ensevelissement. C’est le septième jour qui est gardé par les Juifs en mémoire de la création du monde et de la libération d’Égypte.
Le bon vin, le parfum très pur et de très grande valeur et le sabbat sont autant de signes de l’amour du Christ. Amour que nous recevons aujourd’hui, ici et maintenant, en écoutant sa parole. Gardons les paroles de Jésus comme le vin, le parfum et le sabbat ont été gardés. Ils sont précieux. Ils sont la garde des paroles de Jésus. Ces paroles, « elles sont esprit et elles sont vie ».
Un ultime don : l’Esprit Saint
Aujourd’hui, Jésus nous annonce l’envoi d’un ultime don : l’Esprit Saint, le Défenseur, le Don en personne. Un don est par définition quelque chose que l’on reçoit. Qui d’entre nous, chers frères et sœurs, peut prétendre accueillir par lui-même une personne divine par ses propres forces ? Cela doit nous être donné d’ailleurs, d’en haut, par grâce. Pour le dire en un mot, la personne divine se donne pour être reçue. La personne divine se donne pour être reçue.
Le vrai don implique la gratuité. Ici, une gratuité parfaite. Dieu nous aime. Dieu nous veut du bien. Dieu nous donne. L’amour est non seulement la source de tous les dons, mais il est lui-même le premier don. Dieu qui aime parfaitement, qui donne parfaitement, nous donne son propre amour : l’Esprit Saint. L’Esprit Saint qui est personnellement le Don parce qu’il est personnellement l’Amour parce que le premier don c’est d’aimer. Le don découle de l’amour.
Frères et sœurs, Jésus nous le dit : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure ».
Le Père et le Fils et l’Esprit Saint viennent habiter en nous. En gardant la parole de Jésus, en recevant le Don de l’Esprit Saint, nous pouvons accueillir Dieu-Trinité et être apaisé dans le mystère.
L’humanité trouve ici son vrai bonheur : l’adhésion à son but ultime, la communion avec son créateur et sauveur, l’union avec Dieu. C’est un mystère profond. Ce sens du mystère, ce sens de la beauté du salut dans le Christ, ce sens de l’émerveillement devant la grandeur du Père, ce sens de la venue aimante de l’Esprit dans nos cœurs. Voilà ce qui nourrit la joie et la paix qui nous est promise aujourd’hui dans l’Évangile.
6e Dimanche de Pâques
Lectures bibliques : Actes 15, 1-2. 22-29; Psaume 66; Apocalypse 21, 10-23; Jean 14, 23-29
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